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Je Donne

Planification financière en contexte de pandémie

Parlons finances personnelles avec Robert J. Kerr, conseiller financier

Photo of Robert Kerr

Bien malin le planificateur financier qui aurait pu prédire les événements des 12 derniers mois : une pandémie qui a déclenché une crise sanitaire et dont les contrecoups économiques ont secoué la bourse, le marché du travail et les ménages aux quatre coins de la planète.

Si la grande majorité des marchés boursiers ont rebondi, certains ménages sont encore ballottés par les vagues successives de la pandémie. « Il y a des gens à cran actuellement », nous confie le conseiller financier Robert J. Kerr (B. Sc. 1966).

Robert Kerr est le président fondateur du Groupe financier KERR, l’une des sociétés de planification financière personnelle les plus anciennes du Canada. Sa société offre des services-conseils en gestion de placements, en évitement du risque ainsi qu’en planification fiscale et successorale.

La planification successorale – protection de l’actif, report d’impôt, mise à l’abri des proches – suscite plus d’intérêt depuis le début de la pandémie. « Ce sont des questions qui interpellent toujours nos clients, souligne M. Kerr. La planification successorale, ça fait partie de la vie. »

Nous avons parlé finances personnelles avec Robert Kerr.

Votre société a-t-elle observé des changements de comportements chez sa clientèle depuis le début de la pandémie?

Oui, mais surtout chez les personnes qui font de l’anxiété en raison du temps passé à la maison. Certains travaillent à domicile et font des économies; eux, ils ont de la chance. Mais d’autres ont perdu leur emploi et ont du mal à en trouver un autre.

Je crains que les gens décident de faire cavalier seul, fassent des placements trop risqués et finissent par frapper un mur; c’est ce qui me préoccupe le plus.

À quel moment devrait-on faire appel à un conseiller financier?

La plupart des gens s’adressent d’abord à leur banque, qui peut s’occuper des prêts hypothécaires, des régimes d’épargne-étude, de l’assurance vie et des placements.

Mais avec l’accumulation de richesse vient la possibilité de bonifier sa situation fiscale et ses placements. C’est ici que le recours à un conseiller, qui offre un service plus personnalisé, pourra se révéler judicieux.

Des avocats et des notaires ont observé un regain d’intérêt pour la planification successorale depuis le début de la pandémie. La planification financière a-t-elle un rôle à jouer ici?

Oui. À vrai dire, j’estime même que le conseiller financier est la première personne à consulter pour planifier sa succession, avant même le conseiller juridique!

Si quelque chose devait vous arriver, vous voudriez que vos proches soient à l’abri. Le planificateur idéal vous comprend, vous, et comprend aussi votre situation financière; il connaît vos besoins, il sait quelles stratégies vous recommander et il peut travailler avec votre avocat ou votre notaire pour les mettre en œuvre. Idéalement, ces deux personnes connaissent suffisamment leurs domaines respectifs pour faire équipe.

Selon vous, quelles sont les priorités financières en planification successorale?

  1. Évaluez votre situation et vos objectifs financiers.
  • Dressez l’inventaire de votre actif et de votre passif.
  • Évaluez vos dépenses actuelles et futures.
  • Avez-vous des propriétés à l’étranger? Dans l’affirmative, la dernière chose que vous voulez, c’est recevoir un relevé d’imposition salé en provenance de l’étranger.

2 .Évaluez vos priorités personnelles.

  • La situation de certains de vos proches vous préoccupe-t-elle? Vous pouvez les aider à atteindre leurs objectifs.
  • Avez-vous des enfants à l’étranger? Vous pouvez prendre des dispositions pour eux.
  • Vous souhaitez aider votre communauté? Vous pouvez le faire aussi.

3. Parlez de vos intentions.

  • Faites part de vos volontés à vos proches. Vous éviterez ainsi de les prendre au dépourvu.
  • Si vous souhaitez appuyer un organisme de bienfaisance, dites-le à vos proches : il pourrait y avoir des solutions avantageuses tant pour vous que pour eux.

Les trois bénéficiaires possibles d’une succession sont les proches, les organismes de charité et l’État. Quels sont les liens réciproques entre ces trois types de bénéficiaires?

La fiscalité est au cœur de la planification successorale. Si vous léguez la totalité de vos actifs à vos proches, ces actifs-là se retrouveront en bonne partie dans les coffres de l’État, sous forme d’impôt.

En faisant un legs à un organisme de bienfaisance, vous pourriez faire une économie d’impôt appréciable; mais, bien sûr, vous ne voulez pas non plus laisser tomber vos proches.

Vous pourriez léguer tout votre argent à l’État, mais rares sont ceux qui caressent ce projet. L’idée est donc de parvenir à un bon équilibre entre les trois bénéficiaires.

Pouvez-vous nous expliquer comment économiser de l’impôt en faisant un legs à une œuvre de bienfaisance?

Ce mécanisme-là est particulièrement efficace pour des titres qui génèrent des gains en capital importants. En faisant don de ces titres, vous pouvez économiser jusqu’à 75 pour cent du don en impôt sur le revenu, soit 50 pour cent sur le don lui-même et 25 pour cent sur le gain en capital.

Il y a de nombreuses options possibles. J’ai des clients qui, un jour, se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas besoin de leur assurance vie. En pareil cas, vous pouvez faire d’un organisme de bienfaisance le propriétaire et le bénéficiaire de votre contrat d’assurance : s’il vous reste des primes à payer, elles pourraient être admises en déduction d’impôt, et l’organisme de bienfaisance touchera le produit de l’assurance.

Il est également possible de constituer une rente de bienfaisance, c’est-à-dire de faire un don à une œuvre de bienfaisance aujourd’hui et, en contrepartie, de toucher un revenu soit votre vie durant, soit pendant une période déterminée. C’est une façon de soutenir dès maintenant un organisme caritatif tout en continuant de tirer un revenu de cet actif.

Par ailleurs, en faisant don de l’actif d’un régime de retraite comme un REER ou un FERR – que ce soit maintenant ou par voie testamentaire – vous pouvez obtenir un reçu officiel de don, et l’organisme de bienfaisance ne sera pas imposé. Donc, au lieu de voir 50 pour cent de cet actif s’envoler en impôt, vous en affecterez la totalité à une bonne cause.

Vous pouvez aussi opter pour la fiducie résiduaire de bienfaisance. Vous versez des actifs dans une fiducie et désignez une œuvre de bienfaisance comme bénéficiaire du solde de cette fiducie. J’ai des clients américains qui ont versé des biens immeubles ou des valeurs mobilières dans une fiducie pour l’Université McGill; ils ont reçu un crédit initial pour don de bienfaisance, touchent des revenus leur vie durant, et le solde de la fiducie est exclu de la succession. Entre-temps, l’actif s’apprécie, mais l’Université n’a pas à payer d’impôt, puisque c’est un organisme de bienfaisance. (Cette stratégie est moins avantageuse au Canada, où les règles fiscales diffèrent.)

Votre planification à long terme est fonction de votre situation et de vos choix personnels; c’est pourquoi je vous recommande de travailler avec un planificateur financier et pas uniquement avec un avocat. Vous allez renoncer à une partie de votre patrimoine, certes, mais vous pourrez faire des économies d’impôt et soutenir une cause qui vous tient à cœur.

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Les présentes ne constituent pas des conseils

Dans la partie « Quelles sont les priorités financières en planification successorale? » du présent article, l’Université McGill et le présentateur offrent de l’information générale (l’« Information ») seulement. L’Information ne constitue pas des conseils professionnels de nature juridique, financière ou autre. Vous devez consulter un conseiller professionnel pour faire évaluer votre situation. Par ailleurs, bien que l’Information présentée soit conforme aux faits et à jour, elle ne saurait être considérée comme une analyse complète des sujets présentés. Les opinions sont celles du présentateur et sont communiquées sous réserve de modification.

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