La bibliothèque Osler d’histoire de la médecine abrite une collection de livres médicaux rares absolument unique au Canada et renommée dans le monde entier! Elle était constituée à l’origine d’ouvrages que Sir William Osler (1849-1919), illustre diplômé de McGill, avait légués à l’Université pour souligner l’excellence de son enseignement et la qualité du soutien qu’elle lui avait procuré d’abord comme étudiant en médecine, puis comme professeur.
De son propre aveu, William Osler a été profondément amoureux des livres tout au long de sa vie extraordinairement active et prolifique. Il collectionnait avec passion les grands manuscrits et ouvrages médicaux anciens, mais aussi les textes les plus à jour sur l’histoire de la médecine.
À l’ouverture de la bibliothèque, en 1929, son fonds documentaire se composait des 8000 titres recensés dans Bibliotheca Osleriana. Il compte aujourd’hui plus de 100 000 ressources toutes plus précieuses les unes que les autres – documents rares et historiques, archives, estampes, ouvrages et périodiques récents, manuscrits, artefacts et photographies témoignant de l’histoire de la médecine sous ses multiples facettes.
« La bibliothèque Osler constitue un pôle documentaire incontournable pour les recherches historiques relatives aux sciences de la santé, mais aussi l’épicentre mondial des études sur Sir William Osler et sur la tradition oslérienne », résume Mary Yearl, la bibliothécaire en chef. « Des chercheurs de McGill, du Québec, du reste du Canada et même du monde entier y convergent! »
Parmi ses trésors du XVIe siècle figurent notamment deux ouvrages remarquables publiés en 1543 : De humani corpus fabrica, le célèbre atlas anatomique d’Andreas Vesalius, et De revolutionibus orbium cœlestium, le livre dans lequel Copernic présente ses observations remarquablement novatrices sur le système solaire. La bibliothèque possède aussi plusieurs ouvrages majeurs remontant aux balbutiements de la médecine et de la science moderne, par exemple le De Motu Cordis de William Harvey (1628) et le Cerebri Anatome de Thomas Willis (1664), enrichi de somptueuses illustrations du cerveau signées Christopher Wren. Le XVIIIe siècle est aussi très bien représenté sur ses rayons, en particulier grâce aux atlas anatomiques géants montrant des détails en grandeur nature.
La collection d’archives de Wilder Penfield (1891-1976), pionnier de la neurochirurgie et fondateur, en 1934, de l’Institut neurologique de Montréal, est sans conteste l’une des plus consultées de la bibliothèque Osler.
L’établissement garde la mémoire de Sir William Osler bien vivante : en plus d’accueillir sa fabuleuse collection de textes médicaux, elle conserve précieusement l’essentiel de ses documents personnels et ceux de nombreuses personnes et institutions ayant entretenu des liens avec lui-même, l’Université McGill ou la médecine.
Si la bibliothèque Osler s’impose aujourd’hui comme une ressource capitale pour les recherches historiques en sciences de la santé, mais aussi comme un carrefour international majeur pour l’étude de l’histoire de la médecine, c’est à ses amis qu’elle le doit – tous ceux et celles qui l’ont généreusement soutenue dans le passé et continuent d’appuyer son déploiement actuel.
Pour poursuivre son essor, la bibliothèque Osler entend aujourd’hui accroître son financement de deux millions de dollars afin de pouvoir mener à bien les projets qui lui tiennent à cœur.
Ces fonds lui permettront d’augmenter sa splendide collection de textes savants médicaux publiés au cours des cinq derniers siècles, mais aussi de consolider sa présence dans le domaine des ressources historiques médicales canadiennes. Déjà, elle possède plusieurs documents qui ne se trouvent dans aucune autre bibliothèque. « Certains ouvrages primordiaux peuvent valoir des dizaines de milliers de dollars », précise Mary Yearl. « Il faut par conséquent disposer d’une marge de manœuvre financière suffisante pour agir rapidement, avant que des collectionneurs privés ne s’en portent acquéreurs. »
En raison de leur âge vénérable, certaines des ressources de la librairie Osler exigent la mise en place de mesures strictes de conservation et de restauration, et donc, le recours à des services spécialisés très coûteux. Or, le budget que la bibliothèque peut consacrer annuellement à la conservation s’avère insuffisant par rapport à ses besoins actuels.
Le financement additionnel permettra aussi à la bibliothèque Osler de poursuivre la numérisation de ses collections afin d’en faciliter l’organisation et de les rendre accessibles en ligne. En plus d’accroître la notoriété des trésors qu’elle recèle, la numérisation contribuera à la préservation de ses documents rares et précieux en évitant qu’ils soient trop souvent manipulés par le personnel et les chercheurs.
Pour la bibliothèque, il est crucial que les équipes de recherche puissent avoir accès à ses collections. « En collaboration avec l’Institut neurologique de Montréal (le “Neuro”), nous offrons trois programmes annuels de bourses de déplacement réservés aux chercheurs universitaires, y compris ceux des cycles supérieurs qui souhaiteraient consulter les ouvrages de la bibliothèque Osler pour leurs recherches doctorales », souligne Mary Yearl.
La bibliothèque Osler d’histoire de la médecine est un hommage vivant au parcours de son fondateur, mais aussi une prodigieuse ressource universitaire en histoire de la médecine. Le soutien philanthropique l’aidera grandement à poursuivre son œuvre hors pair.