Le bicentenaire de l’Université se déroule à une période tout à fait singulière de l’histoire de McGill, alors que nous sommes en proie à une pandémie mondiale et que la quasi-totalité des cours est donnée en ligne. Malgré tout, la recherche et l’apprentissage n’ont jamais cessé, ce qui impressionne beaucoup le principal émérite Bernard Shapiro, titulaire d’un baccalauréat ès arts (1956) et d’un doctorat en droit (1988).
« On dit souvent que les universités sont des institutions assez traditionnelles et rigides, explique-t-il. Toutefois, en mars dernier, [l’Université McGill] a été très réactive et n’a pas dévié de son cap. Il est étonnant de constater le travail formidable que nos membres accomplissent. Je ne sais pas s’ils s’en rendent compte, mais ils ont de quoi être très fiers. »
Bernard Shapiro a fait partie du paysage de l’Université McGill pendant une bonne partie de l’histoire contemporaine de l’institution, d’abord à titre d’étudiant de premier cycle (cette année marquera le 65e anniversaire de la collation des grades de sa promotion), puis à titre de titulaire d’un doctorat honorifique, de principal, de bénévole et de diplômé. En 1994, à l’occasion de son retour sur le campus à titre de principal, il dit avoir ressenti la même sensation qu’à son départ. « L’Université était ostensiblement plus grande. De nouveaux immeubles en témoignaient. Pourtant, j’ai eu la même impression générale. C’était très agréable. »
« Les universités comme McGill incarnent une sorte de tradition perpétuelle qu’il faut entretenir. Ce faisant, il est aussi important de l’adapter, ce que McGill a réussi à faire. »
Durant son mandat de principal, Bernard Shapiro a jonglé avec ces deux objectifs. À mi-mandat, il a décidé que l’Université embaucherait cent nouveaux professeurs chaque année, « quelles que soient les restrictions budgétaires ». Il n’était pas question que critiquer les professeurs en poste, mais plutôt de combler le « besoin d’insuffler un nouveau souffle à une institution vivante ». Il considère aujourd’hui cette décision comme sa plus belle contribution à McGill.
Si le principal Bernard Shapiro a pris sa retraite en 2002, il n’en demeure pas moins un fervent défenseur de l’Université. Cette année-là, avec sa défunte épouse, Phyllis, il a créé quatre bourses destinées aux étudiants en opéra, en théorie et en interprétation instrumentale de l’École de musique Schulich. Il a également siégé au conseil consultatif de l’École, fonctions qu’il a quittées à la fin de l’année dernière au profit du titre de membre émérite.
Avec son épouse, Lois Roth, il soutient également la Faculté de médecine et des sciences de la santé de McGill, qu’il a d’ailleurs nommée légataire.
Faire un don testamentaire est une belle façon de contribuer à la pérennisation de l’institution et n’a aucune répercussion sur votre mode de vie. Je trouve l’idée formidable et je leur souhaite de récolter 400 dons.”
« Nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire pour McGill; c’est quelque chose qui nous tient beaucoup à cœur. La médecine a toujours été un fleuron de l’institution, et revêt une importance toute particulière pour ma femme et sa famille. Nous avons simplement voulu donner un coup de pouce à la Faculté sur le long terme pour lui faciliter la tâche lorsqu’elle prendra des décisions ».
Le Défi 200 ans, 200 legs, lancé à l’occasion des célébrations du bicentenaire de McGill, a pour objectif de susciter la création de 200 nouveaux dons testamentaires afin de garantir un avenir pérenne à l’Université. Monsieur Shapiro s’est donc empressé de saisir l’occasion.
« Faire un don testamentaire est une belle façon de contribuer à la pérennisation de l’institution et n’a aucune répercussion sur votre mode de vie actuel ou sur vos finances, explique-t-il. De plus, il existe de nombreuses possibilités avantageuses sur le plan fiscal. Je trouve l’idée formidable et je leur souhaite de récolter 400 dons. »
« L’Université a toujours manqué de financement. Néanmoins, McGill n’a jamais laissé cet obstacle l’arrêter et continue de se voir comme une institution de premier plan. Cette vision est partagée par l’ensemble de nos membres, aussi bien les parents, les étudiants et les professeurs que le Conseil des gouverneurs; elle fait partie de l’ADN de l’Université et continue de la propulser en avant. »
Selon le principal émérite, il est « incroyable » qu’à l’heure de cet important jalon de son histoire, l’Université parvienne d’un même coup à surmonter les difficultés et à poursuivre inlassablement sa mission. « Durant les bons et les mauvais jours, les grands et les petits moments, McGill a incarné la notion typique au XIXe siècle, selon laquelle une institution doit offrir, par l’entremise de programmes riches et de qualité, un enseignement et de la recherche de haut niveau et tournés vers l’avenir. Cette belle réalisation est tangible, et elle mérite d’être soulignée. »
Quel sera votre héritage?
Pour souligner son 200e anniversaire, McGill souhaite recueillir 200 legs.