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Cérémonie des Prix d’excellence de l’Association des diplômés de McGill

L’honorable L. Yves Fortier recevra la plus haute distinction de l’Association des diplômés de McGill lors de la cérémonie des Prix d’excellence 2025. Son plus récent prix en l’honneur de sa carrière d’exception.

Un homme parlant dans un microphone

L’honorable L. Yves Fortier

Il est quand même incroyable de penser que la première importante apparition médiatique de l’honorable L. Yves Fortier a été la page couverture du journal montréalais Allô police pour souligner ses compétences en droit criminel. Heureusement, il a pris un autre chemin.

Me Fortier, B.C.L. 1958, est devenu l’une des figures de proue de l’arbitrage international dans le monde, plaidant et défendant plus de 300 affaires avec le cabinet d’avocats Ogilvy Renault (aujourd’hui Norton Rose Fulbright). Il agit comme arbitre indépendant et médiateur au Cabinet Yves Fortier depuis 2012. Me Fortier a aussi été ambassadeur du Canada aux Nations Unies de 1988 à 1992 et représentant du Canada au Conseil de sécurité pendant deux ans. C’était une époque exaltante ponctuée par la chute du mur de Berlin et la libération de Nelson Mandela, événement qui a marqué le début de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

Maintenant, il ajoute une autre distinction à sa très longue liste de réalisations : le Prix d’excellence de l’Association des diplômés de McGill. « Yves mérite amplement de recevoir la plus haute distinction de l’Association des diplômés de McGill, a déclaré Marc Weinstein, vice-recteur de l’Avancement universitaire. En plus de sa brillante carrière juridique internationale et de son service public en tant que diplomate canadien, Yves a apporté un soutien incroyable à McGill et à la Faculté de droit, contribuant à faire progresser la mission de l’Université de bien des manières ».

Me Fortier a grandi à Québec et a fait ses études chez les jésuites au Collège Sainte-Marie. Il a d’abord fréquenté l’Université de Montréal, mais a préféré poursuivre ses études de droit à McGill, à la demande de son père. Bien qu’inquiet à l’idée d’étudier en anglais, son père l’a rassuré en lui disant que ses camarades de classe « n’ont jamais étudié le droit en anglais non plus, alors tu apprendras en même temps qu’eux! ».

En tant qu’étudiant en droit à McGill, il était clair qu’Yves Fortier était destiné à de grandes choses. Il a été président de l’Association des étudiant.e.s en droit, membre de la McGill Debating Union et membre du comité de rédaction du McGill Law Journal. Il a aussi reçu le prix de la Société Scarlet Key en 1957.

C’est également à McGill qu’Yves Fortier a rencontré Carol, son épouse depuis 65 ans. D’ailleurs, c’est sous les recommandations de son futur beau-père qu’il a présenté son dossier de candidature pour obtenir une bourse Rhodes (Yves Fortier dit à la blague que c’était probablement pour le distancer de sa fille).

Fiancés avant son départ pour Oxford (B. Litt. 1960), Carol et Yves se sont mariés à son retour pour les vacances. Ensemble, ils ont eu un fils, Michel, né à Oxford, et deux filles, Suzanne et Margot, nées à Montréal. Ils ont huit petits-enfants.

Après Oxford, Yves Fortier a fait ses débuts chez Ogilvy Renault, où il a notamment défendu avec succès un homme accusé d’avoir braqué une banque dans le cadre d’une affaire pro bono. Le lendemain, le journal Allô Police a proclamé Me Fortier comme étant le futur plus grand avocat criminaliste de la ville. Comme la Banque Royale du Canada figurait parmi les clients du cabinet, Me Fortier a été prié de cesser de défendre les auteurs présumés de braquages de banques. (Il est devenu plus tard administrateur de la Banque Royale du Canada.)

En tant qu’avocat plaidant, Me Fortier a plaidé des causes devant tous les tribunaux du Canada. Il a représenté le Canada dans des litiges concernant les frontières maritimes dans l’Atlantique avec les États-Unis et la France, le Traité sur le saumon du Pacifique avec les États-Unis et la Nouvelle-Écosse concernant sa frontière avec Terre-Neuve-et-Labrador.

Me Fortier a aussi fait de l’arbitrage à l’international, de Singapour à Paris, et notamment pour le compte du Secrétaire général des Nations unies en tant qu’envoyé spécial en Malaisie et médiateur dans le différend frontalier entre la Guinée équatoriale et le Gabon. À titre d’arbitre, il a été juge dans des conflits entre le Bahreïn et le Qatar, entre la Colombie et le Nicaragua et entre l’Irlande et le Royaume-Uni, ainsi que dans le litige de l’Eurotunnel.

Il a également occupé d’autres fonctions juridiques, dont celles de membre de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, de président de la Cour d’arbitrage international de Londres et de président du Comité des sanctions de la Banque mondiale. En 2013, il a été assermenté au Conseil privé du Canada.

Passionné de ski et ancien joueur de tennis de compétition, Me Fortier a également siégé au Tribunal arbitral du sport (entre autres choses, il a arbitré les accusations de dopage de Lance Armstrong). Il a assisté aux Jeux olympiques de Salt Lake City et de Vancouver en tant que membre du Tribunal arbitral , mais pas en tant qu’athlète, comme il l’avait tant espéré autrefois.

Me Fortier a fait une pause dans sa carrière juridique lorsqu’il a été nommé ambassadeur du Canada aux Nations Unies par le premier ministre Brian Mulroney, un ami depuis leurs débuts chez Ogilvy Renault. « J’avais beaucoup de respect pour lui, même si nous n’étions pas du même acabit politique, mentionne Yves Fortier.

Le téléphone a été inventé pour Brian Mulroney, plaisante Me Fortier. Il m’appelait toutes les heures du jour ou de la nuit pour discuter de divers enjeux. Il était remarquablement bien informé sur les derniers développements à l’ONU. »

Plus de six universités canadiennes ont offert à Me Fortier des doctorats honorifiques, dont McGill. Yves Fortier a aussi donné des conférences dans le monde entier.

« McGill a été bonne pour moi, dit-il. Si vous estimez que vous devez quelque chose à une institution, vous essayez de lui rendre la pareille, si vous en avez les moyens. Je l’ai fait très modestement. »

Me Fortier fait preuve d’humilité à l’égard de ses nombreuses contributions à McGill. Il a été coprésident de la campagne de financement Inventer l’avenir, qui a permis à McGill de recueillir plus d’un milliard de dollars – la première université au Canada à franchir le cap du milliard de dollars. De 1975 à 1985, il a siégé au Conseil des gouverneurs de McGill et a été directeur de l’Institut-hôpital neurologique de Montréal. Depuis 2013, il est au conseil d’administration de l’Institut d’études canadiennes de McGill.

Son travail a été reconnu à la Faculté de droit par la Chaire L. Yves Fortier en arbitrage international et droit du commerce international, financée par Rio Tinto Alcan.

En 2009, Me Fortier a financé les conférences commémoratives John E.C. Brierley, nommées en l’honneur d’un ancien doyen spécialisé en arbitrage. Il a également créé la plus importante bourse d’admission de la Faculté de droit (10 000 $) pour un étudiant motivé à défendre le bilinguisme, comme Me Fortier l’a toujours fait. De plus, il a financé un stage de 12 mois pour les finissants et les étudiants à la Cour d’arbitrage de La Haye.

À l’âge de 89 ans, Yves vit à Montréal au côté de Carol et profite du temps en lisant (dont la récente publication de Robert Kagan sur l’histoire des États-Unis du début du XXe siècle, The Ghost at the Feast) et en écoutant de la musique (opéra ou jazz, selon son humeur). Il y a cinq ans, une blessure grave à un quadriceps l’a contraint à abandonner le ski et le tennis. Il se contente désormais de faire de longues promenades, du vélo stationnaire, du tapis roulant et de l’exerciseur elliptique. « Je fais autant d’exercice physique que je peux. »

Bien que M. Fortier ait accompli une foule de choses au fil des ans, lorsqu’on lui demande ce dont il est le plus fier dans sa vie, il répond sans hésitation : « Ma femme et mes trois enfants, c’est la vérité absolue. »