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Un solide coup de pouce aux personnes immigrantes et marginalisées

L’École d’éducation permanente a lancé un programme de perfectionnement professionnel fondé sur l’apprentissage expérientiel, l’encadrement et les stages. Carola Weil, doyenne de l’École, nous en dit un peu plus long sur l’inspiration et les aspirations de l’initiative.

Two students looking at a laptop

L’École d’éducation permanente de l’Université McGill a créé un nouveau programme de perfectionnement professionnel dans le but de faciliter le cheminement de carrière et la stabilité du revenu des personnes nouvellement arrivées au Canada et des membres des groupes sous-représentés.

Intitulée SEED, pour School’s Experiential Empowerment & Development, l’initiative a reçu 2 millions de dollars de la Banque Scotia dans le cadre de son programme ScotiaINSPIRE. C’est le plus important don jamais offert à l’École d’éducation permanente.

Grâce à ces fonds, le programme SEED aide les personnes immigrantes et réfugiées, ainsi que les membres d’autres groupes marginalisés, à approfondir les compétences générales qui favorisent la réussite sur le marché du travail. Il offre des occasions d’apprentissage expérientiel, un encadrement personnalisé, des cours de français et d’anglais langue seconde, des stages rémunérés, des stages d’observation au poste de travail et des activités de réseautage. Une allocation est remise aux participantes et participants pour la durée du programme, et les droits de scolarité sont couverts.

L’École d’éducation permanente prévoit accueillir au programme SEED une quarantaine de personnes chaque année à compter de 2023. La professeure Carola Weil, doyenne de l’École, nous a fait part de l’inspiration et des aspirations de l’initiative.

Professor Carola Weil

Q. En quoi le nouveau programme SEED contribue-t-il à l’atteinte des objectifs de l’École d’éducation permanente de McGill?

Le don qui nous a permis de lancer cette initiative s’inscrit parfaitement dans notre mandat et notre mission de jeter des ponts entre l’Université et la population et d’offrir aux adultes des possibilités d’évolution professionnelle et personnelle tout au long de leur vie. Avec ce programme, nous élargissons la portée de notre action pour toucher un public que nous ne pouvions pas servir aussi efficacement. 

En outre, nos partenariats avec des organismes communautaires et des employeurs contribuent à resserrer le tissu social à Montréal et à plus grande échelle. En fait, la bien nommée initiative SEED sème les graines de l’avenir au-delà des murs de l’École d’éducation permanente. 

Q. Qu’est-ce qui a motivé la création de l’initiative SEED?

Depuis toujours, l’École accueille un grand nombre de personnes immigrantes ou d’origine étrangère et de membres de la population locale qui, autrement, ne viendraient pas à McGill. Or, la plupart de ces personnes s’inscrivent à une formation linguistique ou suivent un ou deux cours, mais manquent de moyens et du soutien pour surmonter les nombreux obstacles qui les séparent d’un emploi rémunérateur et de la stabilité financière.

Au cours de nos dizaines d’années de travail auprès de communautés autochtones ou mal desservies, nous avons compris ce qui fonctionne le mieux et, surtout, l’importance de nous mettre à l’écoute de nos partenaires. 

Q. Quels sont les principaux obstacles à l’avancement professionnel et à la stabilité financière pour les personnes immigrantes et les membres de groupes marginalisés?

Il y a d’abord la barrière de la langue pour les personnes qui arrivent au Canada ou qui appartiennent à un groupe racisé. Certains préjugés implicites ont la peau dure dans les milieux de travail et peuvent entraîner la mise à l’écart de personnes qui ont une apparence, une langue, des vêtements ou un nom différents, qui tranchent avec ce que les gens ont l’habitude de voir dans leur entourage immédiat. Il y a des barrières sociales et économiques bien réelles qui restreignent certains choix. 

Bon nombre des personnes qui viennent à l’École, en particulier les immigrantes et immigrants, vivent de ce qu’on peut qualifier d’emploi de survie. Nous nous efforçons de leur ouvrir des voies, dans l’espoir de les voir sortir de leur situation précaire pour se bâtir une vraie carrière. 

Q. Qu’est-ce qui distingue l’initiative SEED?

À mon avis, c’est d’abord son approche à 360 degrés. Le programme est centré sur la personne. Il l’aide à prendre le changement en main, à développer un mode de pensée global et à utiliser des outils qui favoriseront sa réussite personnelle et professionnelle.

Mais il y a aussi le bilinguisme qui fait la particularité de l’initiative. En effet, pour trouver un bon emploi au Québec, il faut maîtriser le français et l’anglais. Certaines personnes ont donc besoin de perfectionnement linguistique. Bon nombre des membres du personnel enseignant ont l’habitude des classes multilingues et multiculturelles, et peuvent faciliter l’adaptation à une nouvelle culture. 

Enfin, le programme est ancré dans des partenariats avec des organisations extérieures, mais aussi au sein de l’Université. 

Q. Quelles compétences essentielles enseignez-vous pour favoriser la réussite sur le marché du travail?

Nous tenons compte des points de vue des employeurs, d’organisations communautaires et des participantes et participants au programme pour définir avec précision les compétences essentielles à développer. Elles diffèrent donc d’une personne à une autre. Au bout du compte, nous voulons que chacune et chacun possède les aptitudes durables et techniques nécessaires pour évoluer dans un environnement de travail collaboratif. 

Q. Quelles activités d’apprentissage expérientiel le programme offre-t-il?
 
Nous proposons des stages rémunérés en milieu de travail, mais aussi des conférences en classe, des études de cas et des simulations de situations particulières, autant d’occasions de mettre en pratique les apprentissages. Nous cherchons également des possibilités de stages d’observation.

Nous veillons à offrir un éventail de choix suffisamment varié à ces personnes qui, souvent, se trouvent dans une situation précaire ou instable, afin d’élargir leur horizon et de leur proposer différents parcours de perfectionnement professionnel.

Q. Quel rôle jouent les partenaires communautaires de l’École dans l’initiative SEED?

Nos partenaires contribuent à la conception et à l’amélioration du programme, de même qu’au recrutement de participantes et participants. Ils font partie intégrante du réseau de soutien à ces personnes. 

Nous comptons parmi nos partenaires communautaires des groupes de défense d’intérêts, des services sociaux qui servent principalement une clientèle immigrante ou réfugiée, et des organismes d’aide pour les femmes ou les membres de groupes en quête d’équité. À cela s’ajoutent la Banque Scotia et d’autres employeurs de divers secteurs économiques et au sein de l’Université. 

Q. Prévoyez-vous faire appel à la communauté diplômée pour offrir du mentorat ou d’autres formes de soutien dans le cadre de l’initiative? 

Tout à fait. Nous voulons mobiliser notre réseau de personnes diplômées, dont certaines ont suivi un parcours semblable et surmonté les mêmes obstacles. Leur soutien nous est précieux, qu’il prenne la forme de mentorat, de conférences ou de conseils. 

L’École d’éducation permanente a la chance de pouvoir compter sur la Communauté d’apprentissage continu de McGill, constituée de personnes d’un certain âge qui, dans bien des cas, ont mené une belle carrière. Nous souhaitons mobiliser aussi les membres de cette communauté qui se portent volontaires pour offrir du mentorat ou servir de guides. 

Renseignez-vous sur l’initiative SEED de l’École d’éducation permanente.