Rares sont les personnes qui étudient et travaillent toute leur vie durant à un seul endroit. Pourtant, Kendall et Faith Wallis, tous deux multiples diplômés de McGill, se sentent chez eux au sein de cette université depuis plus d’un demi-siècle.
« Nous nous sommes rencontrés à McGill et y sommes depuis le milieu des années 1960 », explique Faith, B.A. 1971, M.A. 1974, M. Bibl. 1976, professeure au Département d’histoire et d’études classiques depuis 1986.
L’enthousiasme de Faith envers McGill et la carrière qu’elle a embrassée est palpable. Assise dans l’austère espace commun de la Faculté d’histoire et d’études classiques, elle raconte son parcours et celui de Kendall, éclatant de rire à l’évocation de leurs interactions avec les étudiants au fil des ans.
Kendall Wallis, B.A. 1969, M. Bibl. 1971, s’exprime calmement, en pesant ses mots, mais a le regard qui pétille. Bibliothécaire de référence à la retraite, cet homme à l’élocution posée et à l’œil scintillant a passé le plus clair de son temps dans des lieux silencieux à la recherche d’un savoir à transmettre à toute une succession de promotions d’étudiants.
« En réalité, il était Google avant Google », explique Faith en riant, quand Kendall parle de son travail à la Bibliothèque McLennan. Il a joué un rôle déterminant sur la structure de la bibliothèque de McGill : pendant les trois années qu’il a passées en qualité de bibliothécaire à McLennan, il s’est battu pour la mise en place du tout premier poste de bibliothécaire de liaison, avant de « retourner dans les tranchées ».
Les Wallis ont établi un fonds de soutien aux étudiants des cycles supérieurs du Département d’histoire et d’études classiques. Comme ils n’ont pas d’enfants, ils voulaient léguer leur argent à une cause qui leur est chère.
« Je suis convaincue que le Département d’histoire et d’études classiques est prêt à devenir un lieu incontournable en matière de formation supérieure en histoire, sur tout le continent », soutient Faith. « Nous disposons ici d’experts d’une incroyable diversité. Ajoutons l’Institut d’études islamiques, parmi d’autres, qui nous permet de jouer un rôle beaucoup plus vaste que la plupart des départements d’histoire. Le regroupement des études classiques et de l’histoire représente également un avantage. »
Malgré le bon positionnement du département, Faith constate que les étudiants aux cycles supérieurs, et en particulier les étudiants étrangers, sont aux prises avec des difficultés importantes, puisqu’ils ne peuvent pas bénéficier de bourses québécoises ou des gouvernements provinciaux ou fédéral. « Quand on décide de bâtir un programme d’études supérieures, il faut réfléchir longuement à l’établissement d’une structure de bourses durable afin de permettre aux étudiants d’obtenir leur diplôme sans pour autant crouler sous les dettes pour le reste de leur vie. »
Le Fonds d’excellence pour les études supérieures en histoire et en études classiques représente la contribution des Wallis en vue de la résolution de ce problème; ils souhaitent encourager leurs collègues, les diplômés et tous ceux qui aimeraient soutenir le département à y contribuer. L’objectif est d’offrir aux étudiants un financement complémentaire jusqu’à l’obtention de leur diplôme, s’ils ont besoin, par exemple, de plus de trois ans pour y arriver, ou pour recevoir du soutien pour la recherche sur le terrain ou d’autres formations, comme l’apprentissage d’une langue.
« Nous fournissons du mortier, plutôt que des briques, explique Kendall. Nous comblons les interstices afin de stabiliser la structure et de permettre aux étudiants d’aller un peu plus loin. »
« C’est tellement frustrant de recevoir d’excellentes candidatures, mais de ne pas pouvoir offrir autant que d’autres établissements faute de financement. J’espère que nous disposerons un jour de meilleures ressources pour que des étudiants d’exception puissent venir étudier ici », ajoute Faith.
« McGill accueille d’excellents étudiants de premier cycle. Le programme d’études supérieures est également de bon niveau; nous disposons d’une expertise en enseignement et de matière grise pour l’améliorer encore, mais pour cela, il nous faut du financement », conclut Faith.
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