Dans son testament, Hannah Frankel Sobel fait un legs aux étudiants mcgillois. Elle n’a pourtant jamais étudié à l’Université McGill ni même obtenu son diplôme d’études secondaires. Ce don inattendu n’est que le dernier coup de théâtre d’une vie digne d’un scénario de film.
« Ma vie a été ponctuée de hauts et de bas, et il m’arrive de me demander ce qui se serait passé si j’avais eu la chance d’aller à l’université », explique la généreuse donatrice. Grâce à son don planifié, Hannah Frankel Sobel offrira à d’autres la chance qu’elle n’a jamais eue.
Fille d’immigrants juifs originaires d’Ukraine et de Pologne, madame Frankel Sobel a grandi à Montréal. Peu instruite, la famille avait du mal à joindre les deux bouts et était victime d’antisémitisme. « Je respectais mes parents et je ne leur en ai jamais voulu de ne pas pouvoir m’offrir certaines choses. » Résolue à sortir sa famille de sa condition, elle a quitté l’école à 15 ans pour aider ses parents financièrement.
Elle a alors trouvé un emploi dans l’industrie du vêtement, où elle est tombée amoureuse d’un vendeur accompli. Elle s’est mariée à l’âge de 17 ans, mais est devenue veuve à 21 ans. « Après tout ce que j’avais vécu, j’ai dû de nouveau faire face à l’adversité », se remémore-t-elle. Déterminée à réussir, elle a convaincu son employeur de l’embaucher au poste de son défunt mari. Sa carrière l’a conduite aux quatre coins du Canada, puis à New York, où elle s’est mariée deux autres fois.
« Je n’ai certes pas fait de grandes études, mais j’avais soif de réussir et j’avais d’excellentes aptitudes de terrain, explique-t-elle. Mon histoire est celle d’une femme qui s’est extraite de la pauvreté, qui a travaillé fort et qui a bien gagné sa vie. J’ai certes commis des erreurs et connu des revers et des déceptions, mais je suis fière de ce que j’ai fait pour ma famille. »
Aux États-Unis, elle a eu trois enfants avec son défunt mari; tous ont obtenu un diplôme universitaire. Elle demeure proche de ses amis d’enfance et de sa famille au Canada, dont un neveu et deux petits-neveux qui ont étudié à l’Université McGill. « En repensant à mon enfance à Montréal, j’ai eu envie d’offrir une chance à un étudiant méritant issu d’un milieu modeste et appartenant, comme moi, à une famille d’immigrants de première génération. De plus, j’ai appris très tôt que l’éducation était la clé de la réussite. »
C’est ainsi qu’a vu le jour la Bourse d’admission Hannah Frankel Sobel, destinée aux étudiants québécois de l’Université McGill qui, en suivant des études supérieures, font figure de pionniers au sein de leur famille.
« Je souhaite que mon histoire et mon geste de générosité ouvrent des portes aux étudiants, et qu’ils profitent à leur famille et à la société au sens large. De plus, j’espère sincèrement que les étudiants qui, grâce à mon don, ont réussi dans la vie donneront au suivant. »
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