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Je Donne

Le génie au service de la santé mondiale

Joanne Rémillard-Furino rend hommage à la générosité du regretté Sal Furino, diplômé de McGill, en faisant un don qui donnera naissance à la Chaire en génie biomoléculaire, cellulaire et tissulaire Salvatore-Furino.

Sal Furino and Joanne Rémillard-Furino

Le génie biologique est l’application du génie, plus précisément de ses principes et de ses méthodes de résolution de problèmes, aux éléments constitutifs de la vie : biomolécules (par exemple l’ADN, l’ARN et les protéines), cellules et tissus. Cette discipline vise l’amélioration de la santé individuelle et collective.

Ses retombées sur la santé mondiale ne sont pas négligeables : la biologie de synthèse, par exemple, est indispensable à la mise au point de vaccins (comme celui de la COVID-19) et de médicaments (contre le cancer, notamment), tout comme à la mise à l’essai de ces médicaments. Pour ces raisons et de nombreuses autres, l’avenir des soins de santé dans le monde passe irrémédiablement par le génie biologique.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la création de la Chaire en génie biomoléculaire, cellulaire et tissulaire Salvatore-Furino, qui verra le jour grâce à un don récent de Joanne Rémillard-Furino et de sa famille à la Faculté de génie de l’Université McGill. Ce don a été fait en l’honneur de son mari, Sal Furino (B. Ing., 1972), décédé en juin 2017 d’un cancer du pancréas.

Grâce à cette chaire, la Faculté de génie pourra élargir ses activités de recherche et d’enseignement en génie biomoléculaire, cellulaire et tissulaire, catalysant la progression du savoir et l’innovation dans le domaine des vaccins et des médicaments, notamment pour la prévention et le traitement symptomatique ou curatif du cancer. Nous devons absolument miser sur cette discipline à la fine pointe de la technologie pour mieux prévenir et détecter la maladie, plutôt que d’y remédier une fois qu’elle est installée, plaide Jim Nicell, doyen de la Faculté de génie.

« Les ingénieurs ont un rôle de premier plan à jouer dans l’évolution des outils et des pratiques en santé, poursuit-il. La Faculté de génie souhaite améliorer la santé humaine en contribuant au traitement et au diagnostic du cancer et des maladies évitables, et la Chaire en génie biomoléculaire, cellulaire et tissulaire Salvatore-Furino est un pas de géant vers la concrétisation de cette ambition. »

Multidisciplinaire de nature, le génie biologique se prête à merveille à la résolution de problèmes et peut mener à des solutions novatrices et pragmatiques dans de multiples domaines, dont le génie et les soins de santé.

« Aux yeux de nos bio-ingénieurs, la biologie et les structures biologiques – comme les biomolécules, les cellules et les tissus – fonctionnent généralement bien, mais des réparations au moyen de dispositifs mécaniques ou électriques, ou encore de réacteurs ou d’ordinateurs biochimiques, s’imposent parfois, explique le Pr Dan Nicolau, directeur du Département de génie biologique.

La santé en héritage

Joanne Rémillard-Furino souligne que cette chaire dotée est un hommage à la générosité et au sens pratique de son mari, qui a partagé sa vie pendant 41 ans. « Sal était un homme généreux, toujours en mode solution. C’était sa personnalité, et il en a fait une carrière », dit-elle.

« C’est grâce au travail que Sal a accompli comme ingénieur et à la formation qu’il a reçue à McGill que je suis aujourd’hui en mesure de poser ce geste significatif. Nous espérons qu’en soutenant la recherche en génie biologique à McGill, nous contribuerons à la découverte d’un traitement curatif contre certains cancers, surtout celui du pancréas, l’un des plus difficiles à traiter. »

En fait, la découverte – révolutionnaire, et réalisée sous la gouverne d’un diplômé en génie de McGill – d’un vaccin à ARNm salvateur contre la COVID-19 et sa mise au point accélérée ne sont pas étrangères au don de Joanne Rémillard-Furino. « L’un des fondateurs de Moderna, Noubar Afeyan, est un diplômé en génie chimique de l’Université McGill. L’an dernier, j’ai assisté à un échange Zoom dans lequel il décrivait son parcours et la mise au point du vaccin [par Moderna]. Quelle remarquable contribution à l’humanité. Je me suis dit que nous pourrions faire œuvre utile en créant une chaire en génie biologique à McGill, » raconte-t-elle.

Sal Furino, qui avait six ans lorsque sa famille a quitté l’Italie pour émigrer à Montréal, considérait sa formation en génie acquise à l’Université McGill comme un cadeau précieux qui lui a ouvert les portes d’une carrière fructueuse et d’une vie meilleure. Lorsqu’il étudiait en génie civil, il était ambitieux, motivé et reconnaissant à ses parents d’avoir fait des sacrifices pour le bien de leurs enfants. « Sal était le plus jeune des quatre enfants de la fratrie, et le premier membre de la famille élargie à fréquenter l’université. C’était un gars brillant qui avait la bosse des mathématiques et s’intéressait au génie. Il voulait faire honneur à sa famille et se montrer digne des sacrifices qu’elle avait faits », explique son épouse.

Lorsque Sal et Joanne se sont rencontrés, ce dernier avait terminé ses études à McGill et travaillait pour H.J. O’Connell Ltd., entreprise de construction montréalaise active en région dans les secteurs minier et énergétique. Il a réalisé ses ambitions et ses rêves au fil d’une carrière florissante, déployée sur 40 années de dur labeur. Il a contribué à la transformation de l’entreprise en une grande société rentable et avait à cœur de donner au suivant.

Avant sa retraite, il a créé la Bourse d’études Furino-Rémillard et la Bourse SURE en génie durable Furino‑Rémillard. « Sal était fier d’avoir été un étudiant doué et reconnaissant d’avoir reçu une excellente formation. Il voulait vraiment épauler l’Université et les étudiants en génie, qui avaient leur place bien à eux dans son cœur », précise la donatrice, selon laquelle ces bourses étaient aussi sa façon à lui de rendre hommage à son épouse. « Je lui suis reconnaissante d’avoir ajouté mon nom au sien; ça m’a touchée. »

Recherche en génie biologique : pour des découvertes qui sauvent des vies

Joanne Rémillard-Furino aimerait que le don versé au nom de son mari soit le gage d’un avenir meilleur et en santé pour tous.

« Sal est parti trop jeune, à 67 ans. Ma famille et moi voulons poser un geste dans l’espoir d’épargner à d’autres la douleur et la tristesse d’une si lourde perte. Nous avons pleinement confiance à l’Université McGill et croyons qu’en soutenant la recherche en génie biologique, nous pouvons contribuer à la découverte de techniques d’imagerie et d’outils qui permettront de mieux diagnostiquer et traiter le cancer et d’autres maladies », conclut-elle.