Quiconque a déjà écouté une série médicale à la télé sait que les galeries d’observation sont fréquentes dans les salles d’opération de nombre d’hôpitaux universitaires. Cela dit, si les étudiants tireraient également parti de telles galeries pour observer des professionnels chevronnés se livrer à des interventions complexes, elles se font plutôt rares en médecine dentaire.
Si elle ressemble à n’importe quelle salle d’intervention utilisée pour les diagnostics, les chirurgies et les traitements d’urgence, elle n’a rien d’ordinaire. Elle permet la communication bidirectionnelle avec deux salles de classe distinctes, et elle est dotée de microphones et de haut-parleurs encastrés dans les murs et le plafond, de même que de deux caméras. La première de ces caméras, fixée discrètement sur un mur, demeure orientée sur le fauteuil du patient. La seconde, à haute définition, est montée sur un bras mobile à une distance appropriée du patient et permet de zoomer. Le dentiste peut également raccorder sa loupe-microscope au système audiovisuel pour projeter précisément ce qu’il voit.
Au cours de l’intervention, un flux en direct est transmis dans la salle d’apprentissage ou au laboratoire préclinique. Les étudiants peuvent observer les traitements en temps réel et échanger avec leur instructeur au moyen de microphones et de haut-parleurs à partir de leur salle de classe.
Ajoutons que la Faculté filme les interventions pour créer une médiathèque de vidéos de formation à laquelle les étudiants ont facilement accès. Le Dr Bassel Kano, directeur de la Division d’endodontie de la Faculté, compte parmi les précurseurs de cette technologie. Il peut exposer des interventions auxquelles il a procédé des centaines, voire des milliers de fois, et commenter ses gestes sans compromettre le résultat. Les étudiants peuvent visualiser la position du dentiste comme celles du patient et des instruments.
De plus, le Dr Kano croit qu’il est important que les étudiants entendent ses échanges avec le patient. « Ils peuvent entendre les manifestations d’empathie, de professionnalisme, de compassion, de confiance, d’humilité, de même que les préoccupations et les notions enseignées, dit-il. Ce volet de l’enseignement fait défaut quand nous ajoutons une vidéo de nos cours.
Assister à une intervention en direct offre d’autres avantages, notamment quand tout ne se déroule pas comme prévu. Les étudiants doivent voir comment nous réagissons aux complications et aux difficultés », ajoute-t-il.
Enchanté de l’aide apportée grâce à son don, le Dr Gordon espère que la nouvelle installation enrichira l’expérience des étudiants. Il a décidé de la baptiser en mémoire de son mentor mcgillois, le Dr Kenneth C. Bentley, ex-doyen de la Faculté et chirurgien buccal et maxillo-facial. « Le Dr Bentley m’a orienté dans mon cheminement professionnel. C’était un pédagogue extraordinaire, un homme très gentil et un puits de connaissances », dit-il.
Le Dr Gordon est d’avis que le Dr Bentley et ses études à McGill ont joué un rôle inestimable dans sa propre réussite. « McGill est une institution remarquable qui m’a fait mûrir et m’a façonné », ajoute-t-il. Grâce à une bourse d’études, le Dr Gordon a quitté la Jamaïque pour faire son entrée à McGill où il a été président de l’Association des étudiants en médecine dentaire et directeur adjoint des résidences étudiantes.
Au cours de sa carrière en Californie, le Dr Gordon a continué d’assumer des rôles de leadership, dont celui de président de l’Association dentaire de San Francisco. Il attribue à McGill l’épanouissement de ses qualités de leader : « C’était sans égal. L’Université McGill et sa considération à l’égard des étudiants est unique. Et cela remonte aux années 1960! Jamais je n’ai vu quoi que ce soit de semblable aux États-Unis que j’ai pourtant sillonnés de long en large. »
À l’heure actuelle, le Dr Gordon est professeur émérite de sciences de la santé clinique au Département de chirurgie buccale et maxillo-faciale de l’Université de Californie à San Francisco et directeur à la retraite du Département de chirurgie buccale et maxillo-faciale de l’Hôpital général et du Centre de traumatologie de cette même ville. Il a amorcé sa carrière dans ces deux établissements en 1973 pour prendre sa retraite en 2010 tout en demeurant en disponibilité deux jours par semaine. De plus, il préside Great Shape!, organisme humanitaire le plus important de la Jamaïque qui offre des services médicaux, dentaires et éducatifs dans ce pays.