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Le pouvoir du sport : un nouvel institut de recherche explorera les limites de la performance humaine

Sylvan Adams – ancien Montréalais, philanthrope renommé, champion de cyclisme et parent d’une ancienne étudiante mcgilloise – fait don de 29 millions de dollars pour la création de l’Institut de recherche Sylvan Adams en sciences du sport à McGill

Sylvan Adams

Sylvan Adams

Mention de source: Ziv Koren

Sylvan Adams était dans la fin trentaine lorsque des voisins l’ont invité à participer à leurs randonnées à vélo matinales. 

Il avait été athlète dans sa jeunesse, mais n’avait plus beaucoup de temps à consacrer au sport, trop occupé à exploiter l’entreprise familiale – Développements Iberville est l’une des plus grosses entreprises de développement immobilier au Canada – et à élever ses quatre enfants avec son épouse Margaret.

Mais Sylvan Adams ne fait pas les choses à moitié. « J’ai acheté toute la panoplie : vélo, vêtements, pompe à pied, ordinateur de vélo, chaussures, bouteilles d’eau, et j’en passe, se rappelle-t-il. Et tout ça m’a coûté moins cher que la valeur de mon vélo actuel. »

Peu après sa première randonnée, il a commencé à s’entraîner avec Paulo Saldanha (B. Éd. 1986, M.A. 2000), illustre champion canadien d’Ironman, et a participé à sa première course amateur, à Laval.

« Je me suis rendu compte que je me débrouillais plutôt bien sur un vélo », admet-il. Et il a adoré « le sentiment d’euphorie et d’exaltation, ainsi que la décharge d’adrénaline » que lui procurait la course. Il n’en fallait pas plus pour qu’il devienne accro.

Vingt-cinq ans plus tard, il est champion cycliste groupe d’âge amateur; il a remporté de nombreux prix et médailles, dont deux Championnats du monde des maîtres, quatre médailles d’or des Championnats panaméricains, six Championnats canadiens des maîtres et 19 Championnats québécois des maîtres.

Fidèle à lui-même, il ne s’est pas arrêté là. Il a décidé de mettre sa passion du cyclisme et sa foi inébranlable dans le pouvoir rassembleur du sport au service de ses activités philanthropiques.

Il vient d’ailleurs d’investir 29 millions de dollars dans un nouveau projet ambitieux réalisé en collaboration avec l’Université McGill : créer le meilleur institut de recherche en sciences du sport du monde. Ce don – le plus important jamais versé à une faculté des sciences de l’éducation au Canada – servira au financement de l’Institut de recherche Sylvan Adams en sciences du sport à McGill, grâce auquel l’Université deviendra un chef de file de la recherche en sciences du sport.  

« Ce don aura des retombées énormes pour McGill et pour le monde du sport en général », précise Dilson Rassier, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de McGill et directeur par intérim de l’Institut. 

Sylvan Adams a été le troisième Canadien à signer le Giving Pledge, instauré par Warren Buffett, Bill Gates et Melinda French Gates, et à ainsi s’engager, comme d’autres philanthropes fortunés, à remettre la majeure partie de ses richesses à des œuvres caritatives. À ce jour, il est également le seul signataire israélien. Il honore cet engagement avec son enthousiasme habituel et s’affaire à bâtir un héritage impressionnant dans le monde du sport.

En 2015, il a déménagé à Tel-Aviv avec son épouse. Il possède l’équipe cycliste professionnelle Israel-Premier Tech, première équipe du pays, tous sports confondus, à concourir au plus haut niveau : le World Tour. En 2018, il a orchestré la venue en Israël du Giro d’Italia, la plus importante compétition cycliste du monde après le Tour de France. C’était la première fois que des étapes de cette course se déroulaient en dehors de l’Europe. La même année, il a créé l’Institut des sports Sylvan Adams à l’Université de Tel-Aviv, premier établissement du genre en Israël, où l’on s’attache à améliorer les performances athlétiques en combinant les meilleures techniques d’entraînement à des produits d’une recherche scientifique appliquée de pointe.

La plupart des centres de sciences du sport axent leurs activités sur l’entraînement et l’évaluation des athlètes. Implanté à McGill, le nouvel institut changera la donne, et le cadre universitaire de haut calibre lui conférera des avantages indéniables. Selon Dilson Rassier, l’Institut deviendra un carrefour où les différentes facultés de McGill noueront des partenariats de recherche interdisciplinaires pour exploiter les vastes connaissances à leur disposition et ainsi aborder des questions essentielles entourant les limites de la performance humaine, « tant au niveau de la molécule que du corps dans son ensemble ».

« Les athlètes d’aujourd’hui ont atteint un niveau de performance inégalée, déclare l’athlète philanthrope, et je veux savoir comment ils peuvent encore s’améliorer. Que faut-il faire pour éliminer les obstacles et exploiter pleinement son potentiel? Que pouvons-nous apprendre des athlètes pour améliorer la santé de tout le monde? »

La majeure partie du don sera affectée à la construction et à l’aménagement d’une toute nouvelle installation – composée notamment de laboratoires d’essais de pointe, de salles d’entraînement, de bureaux pour les équipes de recherche et de salles de réunion – à côté du Gymnase Sir-Arthur-Currie Memorial, à l’extrémité nord du campus du centre-ville de McGill. Le don servira également à la création d’un programme de recherche interdisciplinaire solide au sein du Département de kinésiologie et d’éducation physique.

Établi en 1912, le programme d’éducation physique de l’Université est le plus vieux programme du genre au Canada. « Et c’est l’un des secrets les mieux gardés de McGill », confie Julie Côté, ancienne championne de course et professeure de biomécanique, qui vient de terminer un mandat de six ans à la tête du Département. « Nous jouissons d’une excellente réputation en recherche fondamentale et appliquée, et nous pouvons compter sur des chercheurs renommés dans diverses disciplines : génétique, biologie moléculaire, physiologie, biomécanique, contrôle de la motricité, nutrition, métabolisme, et bien d’autres. » 

Les diplômés – comme Paulo Saldanha, devenu conseiller sportif stratégique de Sylvan Adams – tirent une grande fierté de leur lien avec le Département de kinésiologie et d’éducation physique de McGill. Comme le confirme Julie Côté, « la convivialité règne au sein du programme ». Le nouvel institut rendra le département encore plus attrayant pour l’élite de la population étudiante. 

Pour Sylvan Adams, dont la fille Sarah a reçu un baccalauréat en physiologie de McGill en 2007, « McGill est l’université la plus importante du Canada ». « Je suis très heureux de contribuer à en renforcer l’expertise et la réputation en sciences du sport. »

Les chercheurs du nouvel institut travailleront avec des athlètes au sommet de leur discipline, dans une foule de sports, pour comprendre ce qui rend leurs performances si exceptionnelles.

« Pourquoi ces personnes sont-elles si rapides, si fortes, si puissantes? D’où tirent-elles leur endurance hors du commun? Comment réussissent-elles à gérer un stress mental et physique aussi intense? En étudiant ces personnes à la forme physique optimale et les limites du corps humain, nous arriverons à mieux comprendre ce qui favorise une performance et une récupération saine, ainsi qu’une vie et un vieillissement en santé », explique Dilson Rassier.

L’interdisciplinarité de l’Institut aura effectivement des retombées bien au-delà du monde du sport. Des chercheurs de différents domaines ont déjà manifesté leur intérêt pour ce type de collaboration; c’est notamment le cas de chercheurs de l’École de musique Schulich de McGill, qui s’intéressent à la performance chez les musiciens. Comme les athlètes, les musiciens doivent s’astreindre à un entraînement intensif et gérer un stress mental et physique important. Tout comme le sport, la pratique musicale demande de l’endurance, de la précision et l’exécution de mouvements répétitifs, et tous ces éléments peuvent causer de la fatigue musculaire et des blessures ou avoir des effets délétères sur la santé mentale. 

« Une grande partie des travaux de l’Institut profiteront également à une multitude de disciplines, explique le donateur. C’est souvent comme ça qu’on avance. La recherche dans des domaines spécialisés comme la conquête de la lune, les avancées militaires ou les voitures de Formule 1 est à l’origine de technologies que nous utilisons quotidiennement ». 

Julie Côté ajoute que « pour bon nombre d’étudiants, nos programmes mènent à des domaines technologiques ou à la conception de matériel; il y a beaucoup de débouchés en développement de la technologie ».

Fait important : l’investissement transformateur de Sylvan Adams donnera également aux chercheurs et aux étudiants de McGill les moyens de travailler avec des experts en sciences du sport de partout au Canada et d’ailleurs dans le monde.

Le nouvel institut pourra également compter sur un partenariat avec l’Institut des sports Sylvan Adams en Israël. Julie Côté, qui participe de près à la définition de la vision de l’institut de McGill, explique que son équipe travaille avec des pairs de Tel-Aviv à la mise sur pied de programmes complémentaires qui renforceront la capacité de recherche et offriront aux étudiants des deux universités de nouvelles connaissances et avenues de recherche. Grâce à ce partenariat, les scientifiques des deux instituts pourront mener des études de cohortes plus importantes, créer des programmes de cycles supérieurs conjoints et partager leur savoir et leurs installations. Pensons notamment à l’expertise en physiologie environnementale de l’institut israélien et à son hôtel hypoxique, qui reproduit les conditions d’un environnement en haute altitude pour des besoins de formation et de recherche.

« À titre de vice-président à l’Université de Tel-Aviv, je suis ravi de cette collaboration entre l’Université McGill et l’Université de Tel-Aviv, se réjouit Sylvan Adams. J’ai hâte de voir la synergie des deux instituts en action. Nous pouvons accomplir de très grandes choses si nous travaillons ensemble intelligemment. » 

Pour le donateur, la collaboration entre l’Université McGill et l’Université de Tel-Aviv va au-delà d’un simple projet commun aux deux villes où il se sent chez lui. En vivant en Israël tout en s’impliquant activement dans les organisations sportives israéliennes et internationales, il peut mesurer toute la portée du sport en tant que base commune à la réalisation de bien des projets. L’Institut de recherche Sylvan Adams en sciences du sport à McGill occupe une place essentielle dans la mission du philanthrope, qui souhaite se servir du sport pour rapprocher les gens. 

« Sylvan croit fermement que le sport joue un rôle essentiel dans la société, et pas seulement pour des raisons de santé, précise Dilson Rassier. Ce projet le passionne vraiment et il connaît très bien le domaine, ce qui en fait un allié précieux. Il comprend les impératifs en jeu et les retombées du projet. »

« Ce n’est que le début, affirme le principal intéressé. Grâce au sport, on peut construire des ponts, nouer des amitiés et promouvoir la paix. »