Violoncelliste et chanteuse classique, Lumine Egan étudie en musique à McGill et fait parallèlement une mineure en psychologie. Elle est aussi une précieuse collaboratrice au Pôle bien-être étudiant, où elle prête une oreille bienveillante à ses pairs, anime des ateliers et aide des étudiantes et étudiants à prendre soin de leur santé physique et mentale, dans leur vie universitaire et personnelle.
Elle travaille essentiellement à l’Annexe Vie saine, un espace consacré à la promotion de la santé où se déroulent diverses activités, comme la zoothérapie, la Ruche d’art et un programme de réalité virtuelle antistress.
« C’est un lieu très accueillant, assure cette jeune femme qui souhaiterait y accueillir encore plus de personnes. Nous avons des fauteuils poires et des canapés, de la luminothérapie, la Boutique coquine et un petit coin tricot. »
Elle sensibilise également ses pairs à la santé sexuelle et à la réduction des méfaits. Nous l’avons rencontrée pour un entretien.
Qu’est-ce qui t’a incitée à devenir pair aidant?
Un jour, je suis allée à la Ruche d’art. Je ne connaissais pas beaucoup le Pôle, mais j’ai noué des amitiés avec des pairs aidants, qui m’ont expliqué leur travail. Ça correspondait parfaitement à mon ambition de devenir musicothérapeute. J’ai pris conscience du pouvoir de la solidarité, et j’ai eu envie d’aider moi aussi des étudiantes et étudiants qui en ont besoin.
Quelle formation as-tu suivie?
Les pairs sont formés à l’écoute active et aux premiers soins en santé mentale pour être en mesure d’intervenir auprès de personnes en détresse ou malheureuses. On nous sensibilise aussi aux besoins particuliers des étudiantes et étudiants qui proviennent d’autres pays et de cultures différentes. C’est important de comprendre le vécu de ces personnes.
Qu’as-tu appris en travaillant auprès de tes pairs?
Il faut beaucoup de patience . Au début, j’avais déjà une grande empathie, qui s’est développée davantage au contact des autres. J’ai aussi eu recours aux services du Pôle, et nous parlons beaucoup entre collègues; il y a un bel esprit d’entraide dans le groupe.
Je me rends compte que c’est un service vraiment essentiel à McGill, parce que nous apportons un énorme soutien aux membres de la population étudiante, surtout au premier cycle. Beaucoup entrent à l’université juste après leurs études secondaires, et leur nouveau milieu peut leur sembler effrayant. C’est important que ces jeunes sachent que des gens sont là pour les aider, les écouter dans une ambiance décontractée, sans rendez-vous, parce que c’est parfois difficile d’appeler à l’aide. C’est déjà un grand pas sur le chemin de la santé.
En quoi consiste ton rôle?
Les pairs aidants jouent différents rôles. Certaines personnes travaillent plutôt à la clinique, d’un côté du pavillon. Il y a toujours quelqu’un à la réception pour accueillir les étudiantes et étudiants. Nous les renseignons sur les services et les ressources que nous offrons et nous leur expliquons comment prendre rendez-vous.
De l’autre côté du pavillon se trouve l’Annexe Vie saine. C’est là que je travaille la plupart du temps. Nous donnons divers ateliers et nous formons des serveuses et serveurs; nous offrons notamment un cours sur la consommation sécuritaire d’alcool pour les personnes qui souhaitent servir des boissons alcoolisées sur le campus. Cette initiative s’inscrit dans notre mission de réduction des méfaits. Nous offrons aussi à la population étudiante un atelier sur la sécurité lors des fêtes. Dans cet espace accueillant, nous prêtons une oreille attentive à quiconque sent le besoin de parler.
Nous avons aussi une petite Boutique coquine, où nous vendons des produits et nous parlons ouvertement de bien-être sexuel et menstruel, surtout avec les personnes qui proviennent de milieux où ces sujets sont tabous et qui aimeraient en savoir plus. Je tenais à intégrer l’équipe responsable de la santé sexuelle et de la réduction des méfaits, car c’est une part importante de nos vies et c’est important de sensibiliser la population étudiante à ces questions.
Selon toi, pourquoi est-ce important que les étudiantes et étudiants soient accueillis par des pairs au Pôle?
Il y a un lien de confiance entre nous et nos pairs dès leur entrée au Pôle : nous sommes leurs semblables, nous n’avons pas plus de pouvoir. Nous avons une relation d’égal à égal, et c’est ce qui me plaît dans mon travail au Pôle.
Comment fais-tu pour aiguiller les personnes vers les ressources et les services appropriés?
Nous avons reçu la formation nécessaire pour les diriger vers les bonnes personnes, dans la mesure de nos compétences. Nous savons comment demander aux étudiantes et étudiants quels sont leurs besoins et déterminer qui peut les aider.
Nous avons des thérapeutes qui se spécialisent dans l’aide aux personnes bispirituelles ou qui s’identifient à la communauté LGBTQ+, de même que des conseillères et conseillers locaux en bien-être et des thérapeutes qui servent la population étudiante noire. J’adore cette philosophie inclusive au Pôle.
Quels sont tes programmes et activités de prédilection au Pôle?
La Ruche d’art, car c’est elle qui m’a donné envie de travailler au Pôle. J’adore le programme de zoothérapie. En deux ans et demi de travail, j’ai vu tellement de visages s’illuminer immédiatement au contact d’un chien. J’ai vu plusieurs personnes fondre en larmes, surtout durant les périodes d’examen où la pression est énorme sur leurs épaules. C’est une grande fierté pour moi de leur venir en aide.