Dorcus Nakachwa a l’habitude de redonner à la communauté.
Lorsqu’elle était étudiante de premier cycle au Ghana, elle a fait du bénévolat pour Future of Africa, une organisation vouée à fournir aux jeunes à risque vivant dans la rue des compétences professionnelles pour les aider à briser le cycle de la pauvreté.
À McGill, elle a mis sur pied InoGen, une entreprise sociale de mentorat à l’intention des filles dans son pays natal, l’Ouganda, tout en réalisant des études de maîtrise en génie aérospatial.
« J’ai vraiment bien été conseillée et j’ai toujours eu cette envie de me dépasser. Je ne voulais pas vivre uniquement pour moi-même », explique Dorcus Nakachwa, M. Ing. 2021, ancienne spécialiste des systèmes de performance chez CAE Inc., une entreprise de technologie montréalaise qui fabrique des simulateurs de vol. Elle a contribué à valider des simulateurs et à s’assurer qu’ils fonctionnaient exactement comme un avion.
Dorcus Nakachwa est aussi une ancienne boursière du programme de la Fondation Mastercard, la plus grande initiative de bourses et de leadership du genre en Afrique. Le programme de bourses de la Fondation Mastercard s’est associé à McGill en 2013 pour offrir des bourses généreuses à de jeunes leaders de talent de l’Afrique subsaharienne, ainsi qu’une formation en leadership et des possibilités d’apprentissage par expérience et plus encore.
Cette année, le programme a amorcé une deuxième phase à McGill et est ouvert aux acteurs du changement sous-régionaux au niveau de la maîtrise qui veulent améliorer la nutrition, la santé publique, les politiques publiques et les secteurs de l’agriculture durable à la grandeur de l’Afrique. À ce jour, McGill a accueilli 161 boursiers de la Fondation Mastercard qui aspirent à redonner à leur continent.
Ouvrir la voie des STIM à la prochaine génération de femmes ougandaises
Dans le cas de Dorcus Nakachwa, elle cherche à remédier à la sous-représentation des femmes dans les études en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) en Ouganda. Sa jeune entreprise, InoGen, se concentre sur le mentorat des filles du secondaire qui s’intéressent de près aux STIM.
Les conseils qu’elle a eu la chance de recevoir ne sont pas accessibles pour bien des personnes, explique-t-elle, en particulier dans les zones rurales de l’Ouganda et même dans certains quartiers de Kampala, la capitale où elle a grandi. « Cette information fait l’objet de peu de diffusion. Donc, les gens ne savent pas que ces possibilités existent. »
« Nous avons remarqué qu’il y a d’autres femmes dans les STIM ou dans les affaires qui sont prêtes à rendre la pareille et à redonner », explique Dorcus Nakachwa. InoGen associe ces mentores à des filles désireuses de travailler dans les STIM.
« InoGen signifie “Innovative Génération” Notre mission est d’épauler la prochaine génération de femmes innovantes pour qui aucune limite n’est infranchissable afin qu’elles puissent se réaliser dans les STIM », soulève Dorcus Nakachwa, qui agit également comme mentore.
Cette jeune professionnelle a cofondé InoGen alors qu’elle étaient à McGill dans le cadre de la Coupe Dobson, une compétition phare annuelle de l’Université pour les entreprises en démarrage qui se décline en un programme de formation de 10 semaines, incluant des ateliers et un encadrement professionnel. « InoGen est une entreprise sociale, nous visons des retombées sociales. Néanmoins, nous devons nous assurer de notre pérennité parce que nous voulons être en mesure d’avoir une incidence à long terme. Écouter les gens vous expliquer comment les autres organisations y parviennent a été un excellent processus. »
InoGen a remporté le prix Fondation Mastercard-Dobson des jeunes entreprises d’une valeur de 15 000 $ lors de la compétition. « Nous avons pu obtenir d’autres fonds grâce à ce prix. Des portes se sont ouvertes à nous, enchaîne Dorcus Nakachwa.
Je remercie sincèrement le Programme de bourses de la Fondation Mastercard qui m’a permis de bénéficier d’une éducation de calibre mondial. ». Ce n’était pas sa première bourse fondée sur le mérite ; Dorcus Nakachwa avait aussi reçu d’autres bourses du Programme de bourses de la Fondation Mastercard pour ses études secondaires et de premier cycle universitaire. « Beaucoup de personnes de cette communauté m’ont ouvert la voie, et je suis heureuse de pouvoir en faire profiter d’autres filles. »
« J’aime redonner à l’Afrique »
Passionnée de lecture dès le jeune âge, Dorcus Nakachwa aimait la physique et les mathématiques. « Je me souviens avoir lu des articles à propos d’Apple et bien d’autres innovations qui prenaient forme à l’époque, dit-elle. « J’aime innover. Je suis très axée sur les résultats. J’aime faire des choses et j’ai senti que le fait d’être en ingénierie me permettrait de contribuer à faire des choses. »
Elle voulait devenir pilote et se souvient de la fois où un pilote commercial donnait une conférence à son école secondaire. « Il avait expliqué beaucoup de choses et je me suis dit qu’au lieu de piloter des avions, je pourrais en fabriquer », raconte-t-elle en riant.
Dorcus Nakachwa a travaillé chez Bombardier dans le cadre d’un stage à l’Université McGill à titre d’analyste des systèmes de surveillance des aéronefs — un rôle qui consistait à surveiller l’état des avions de la flotte Global 7500. L’Université l’a également mise en relation avec une mentore, une ancienne diplômée de McGill qui occupe un poste de cadre supérieur chez Pratt & Whitney. Elle a obtenu son ancien poste à CAE par l’entremise du salon de l’emploi TechFair de la Faculté de génie. « McGill a été un élément fondamental de mon développement. D’ailleurs, c’est toujours une partie intégrante de mon identité. Je suis tellement fière d’être McGilloise, c’est une porte pour d’intéressantes possibilités d’emploi », explique Dorcus Nakachwa qui travaille maintenant exclusivement pour son entreprise InoGen.
Envisage-t-elle de retourner travailler un jour en Afrique?
« Oui, oui, tout à fait. J’en serais ravie, dit Dorcus Nakachwa.
J’adore ce continent. J’adore ses gens. Mais aussi, j’aime redonner à l’Afrique parce que je sais que c’est un continent en développement et je sais que peu de gens ont la possibilité d’obtenir l’éducation et l’expérience que j’ai maintenant. Je serai heureuse d’y retourner et d’y apporter ma contribution dans la mesure du possible. »
Les boursiers actuels et passés de la Fondation Mastercard à McGill figurent parmi les invités à un cocktail spécial au centre-ville de Montréal, le jeudi 24 octobre, organisé dans le cadre des Retrouvailles. Communiquez avec nous pour en savoir plus sur le lancement du Réseau des diplômées et diplômés de McGill en Afrique.