Comme la plupart d’entre nous, l’étudiante en génie Emily Anderson a parfois eu du mal à vivre avec les restrictions pandémiques au quotidien. Cela dit, son anxiété ne l’a pas empêchée d’avoir une idée créative pour aider ses pairs : un projet d’art innovateur qui permettrait aux étudiants en génie de s’exprimer sur toile.
Inspirée par sa visite de la populaire édition montréalaise de l’exposition immersive Vincent Van Gogh à l’été 2019, Emily a eu cette idée de projet en septembre dernier.
« J’ai été si impressionnée par l’exposition que j’y ai pensé pendant des mois. Quand les cours virtuels ont repris en septembre, j’ai senti que ma santé mentale et mon bien-être en prenaient un coup à cause de la pandémie. Je me suis donc dit que ce serait bien de pouvoir mettre sur pied à McGill une exposition qui serait remplie d’œuvres d’art créées par les étudiants pour exprimer leurs émotions et reconnaître ce qu’ils ressentent, explique Emily. J’ai remarqué que j’avais beaucoup de conversations avec des gens qui avaient les mêmes sentiments de perte et de stagnation que moi, donc quand j’ai vu qu’il existait un fonds en génie pour les projets liés à la santé mentale, j’ai fait une demande ».
La réponse de la Faculté et de son Fonds des initiatives étudiantes, soutenu par les donateurs de l’Université McGill, a été formidable, se réjouit-elle.
« Dès qu’ils ont reçu notre proposition de projet, ils se sont beaucoup impliqués; ils souhaitaient entre autres nous aider à affecter les ressources et à faire la promotion, nous soutenir financièrement et nous procurer des locaux où travailler, souligne Emily. Ils nous ont beaucoup appuyés, plus que je ne l’aurais imaginé. »
Une fois les problèmes logistiques réglés, Emily et sa camarade Julia Rafferty, aussi en génie, ont commencé à organiser une série d’ateliers respectant la distanciation qui ont permis aux autres étudiants d’être inspirés par l’art et de créer leurs propres œuvres pour exprimer ce qu’ils ressentent.
Stephanie Kirichu, une étudiante en génie mécanique, a assisté à un des ateliers avec Maria Lucotti, de la Ruche d’art du Pôle bien-être étudiant de McGill.
« Cette initiative m’a permis de prendre le temps de réfléchir à la façon dont les deux derniers semestres virtuels ont nui à ma santé mentale, explique Stephanie. J’ai l’habitude de tenir un journal pour mettre sur papier ce que je ressens, donc c’était rafraîchissant de pouvoir utiliser l’art pour créer un rappel visuel des petites choses qui m’apportent de la joie dans le moment présent. »
Cap sur le vernissage virtuel
Avec deux ateliers supplémentaires prévus pour les prochaines semaines, Emily souhaite avoir assez d’œuvres étudiantes pour lancer le vernissage virtuel en juin.
« Après l’ouverture le 5 juin, nous allons continuer de faire fonctionner le site Web et de l’alimenter au fil du temps, et, avec un peu de chance, de façon permanente, espère Emily. Nous aimerions créer une expérience de visite virtuelle tridimensionnelle, et bien sûr poursuivre les ateliers pour que les gens puissent continuer à venir trouver de l’inspiration et créer des œuvres d’art afin d’enrichir le vernissage virtuel. »
Il est crucial de poursuivre les discussions sur la santé mentale, surtout pour les facultés très techniques, souligne-t-elle.
« J’ai l’impression qu’on parle de plus en plus de bien-être à l’Université, et je crois qu’il faut continuer à en parler activement pour éviter que le sujet perde de son importance et ne soit relégué au second plan en raison d’une charge de travail élevée ou d’autres projets, soutient Emily. Je crois aussi qu’en génie en particulier, le fait de gérer ses émotions par l’art et d’offrir un exutoire créatif aux étudiants pour qu’ils puissent s’exprimer a un effet important, car c’est assez différent des autres activités de la faculté. C’est une nouvelle façon de mettre la santé mentale au premier plan et je suis très heureuse de la réponse de la communauté jusqu’à présent; je souhaite que ce ne soit que le début. »
La santé mentale et le bien-être sont une priorité à McGill depuis longtemps, l’Université ayant mis sur pied des programmes et des projets dans les facultés, en plus de groupes de soutien et d’initiatives aux quatre coins du campus. Le Pôle bien-être étudiant, basé sur des pratiques exemplaires et fondé à partir de commentaires des étudiants, est une initiative de 14 millions de dollars qui redéfinit la façon dont McGill fournit des services de santé physique et psychologique à sa communauté étudiante.
Cette nouvelle approche offre un plus large éventail d’options aux étudiants et comprend divers programmes qui s’ajoutent aux services cliniques, dans le but de toucher l’ensemble de la communauté mcgilloise. Le service répondra à un réel besoin sur le campus; selon un sondage mené en 2019, environ un quart des étudiants a eu accès à un service de santé mentale à McGill en 2018.
Pour en savoir plus sur le Vernissage ou pour vous inscrire à un prochain atelier, consultez la page Facebook du groupe.
Les groupes de la Faculté de génie reçoivent souvent du financement pour des activités de groupes, des conférences et des compétitions grâce au Fonds des initiatives étudiantes, qui est soutenu par les donateurs qui utilisent le Fonds McGill pour soutenir la Faculté.