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Une nouvelle ère pour la perle cachée de l’Université McGill à la Barbade

Grâce à la générosité de la donatrice Janis Field, l’Institut de recherche Bellairs donne un nouveau souffle à la formation pratique sur le développement durable

Image d'une plage de la Barbade

Janis Field estime que rien ne vaut un contact direct avec la nature pour nourrir une passion pour le développement durable et que la Barbade est l’endroit idéal pour une immersion.

« Un séjour à la Barbade est une véritable expérience immersive », déclare Janis Field, conservationniste canadienne qui vit sur la petite île des Caraïbes à temps partiel depuis plus de dix ans. « Toute cette beauté nous pousse à sortir et à protéger notre planète. »

La philanthrope a récemment établi un fonds pour soutenir financièrement l’Institut de recherche Bellairs, station de recherche de l’Université McGill située à la Barbade qui fournit un cadre idéal pour la recherche et l’enseignement sur les changements climatiques en région tropicale.

Même si elle n’entretenait encore aucun lien avec l’Université McGill, une visite du campus de Bellairs et une rencontre avec les étudiants lui ont donné envie de participer à la vie de l’Institut, qui célèbre son 70e anniversaire cette année.

« Nous sommes une station expérimentale et souhaitons créer une soif d’apprendre chez des personnes qui viennent de l’Université McGill et des personnes qui appartiennent à notre communauté barbadienne », explique Kim King, directrice de l’Institut de recherche Bellairs.

Deux femmes debout l'une à côté de l'autre avec un coucher de soleil en arrière-plan.

Janis Field (à droite) et l’étudiante mcgilloise Emma Bergeron Quick, à la Barbade.

Photo: Janis Field

Situé en bordure d’océan, tout près de la réserve marine de Folkestone, l’Institut Bellairs a facilement accès à un récif corallien, à des estuaires, à des mangroves et à d’autres habitats marins. À sa création en 1954, l’endroit était un pôle pour biologistes marins. Aujourd’hui, comme le précise Kim King, il accueille des chercheurs et des étudiants de disciplines diverses.

Bon nombre des étudiantes et étudiants qui vivent et suivent une formation à l’Institut Bellairs sont inscrits à la Session d’études sur le terrain à la Barbade de la Faculté des sciences, programme de trois mois à l’intention des étudiants au premier cycle axé sur le développement durable dans les Caraïbes.

La professeure Virginie Millien, qui dirige le programme, décrit l’Institut Bellairs comme « une perle bien cachée ». Elle ajoute qu’à la Barbade, les étudiants de l’Université McGill peuvent aborder le développement durable d’un angle complètement différent.  

Groupe d'étudiants dans une forêt tropicale

Des étudiants de la Session d’études sur le terrain à la Barbade visitent Turner’s Hall Wood, dernière portion de la forêt tropicale primitive de la Barbade.

Photo: Isabella Serrette

« La Barbade est une sorte de microcosme où tout est amplifié – perte de la biodiversité, conditions climatiques extrêmes – et où le développement durable occupe une place importante sur la scène politique », renchérit la professeure en faisant référence à la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, reconnue dans le monde pour sa position à l’égard de la responsabilité que doivent assumer les pays riches pour leur rôle disproportionné dans les changements climatiques.


« Les étudiantes et étudiants de McGill ont déjà entendu parler de la perte de biodiversité au Canada, mais je crois que cette réalité est beaucoup plus évidente à la Barbade parce que toutes les espèces endémiques ont disparu. Cette expérience leur fait comprendre le phénomène à un tout autre niveau. »

Une situation « gagnant-gagnant »

Lorsque Virginie Millien a eu le mandat de redynamiser le programme Session d’études sur le terrain à la Barbade en 2021, elle a d’abord voulu établir un partenariat étroit avec la University of the West Indies (UWI) à Cave Hill, à la Barbade.

Aujourd’hui, les professeurs de la UWI assument des tâches d’enseignement et de mentorat auprès d’étudiants de l’Université McGill, et le programme Session d’études sur le terrain est accessible aux étudiants au premier cycle de l’Université McGill et de la UWI.

Destiné à améliorer l’accès des étudiants barbadiens à l’Institut, le don de Janis Field est un ingrédient essentiel du partenariat puisqu’il couvre les coûts liés à l’inclusion des étudiants de la UWI au programme.

« Quand je vois toute l’attention que reçoivent les étudiants de McGill et de la UWI, je considère que c’est une situation gagnant-gagnant pour tout le monde », se réjouit Kim King, elle-même barbadienne, pour qui la collaboration avec les collectivités locales est cruciale. « Nous sommes tellement reconnaissants de l’appui de Janis Field. »   

Isabella Serrette a fait partie des quatre premiers étudiants de la UWI à faire une session d’études sur le terrain à la Barbade, en 2023, grâce au don de Janis Field. Étudiante en sciences environnementales, elle avait déjà entendu parler de l’Institut Bellairs, mais elle ne savait pas comment y entrer. « Lorsque le programme a été mis sur pied, j’ai sauté sur l’occasion. »

« Nous avons la chance de voir notre île sous un nouveau jour, ajoute-t-elle. J’y ai vécu toute ma vie, mais quand je vois d’autres personnes la découvrir, je la perçois autrement. »

Photo de groupe de la cohorte 2023

Cohorte 2023 de la Session d’études sur le terrain à la Barbade, y compris Isabella Serrette (première rangée, troisième à partir de la droite).

Photo: Kim King

Comme les étudiants de l’Université McGill, Isabella a dû réaliser un projet de recherche sur le terrain. Avec son groupe, elle a testé des méthodes de contrôle d’une espèce de ver plat envahissante : beaucoup d’essais et erreurs avec des pièges et des appâts.

À la fin du programme, tous les participants de la UWI ont été invités à dévoiler leurs résultats à Montréal, lors de la présentation de communications par affiches de la Faculté des sciences en mars 2024.

Isabella a beaucoup appris de cette expérience et a décidé de s’inscrire à la maîtrise en biologie à l’Université McGill. Elle a été admise à l’automne 2024 et mène aujourd’hui des recherches sur la faune des sols dans les Caraïbes, sous la supervision du professeur Brian Leung, qu’elle a rencontré dans le cadre de la Session d’études sur le terrain à la Barbade. 

« Les liens déjà tissés avec des professeurs de McGill m’ont facilité la tâche », précise Isabella, très contente d’avoir trouvé un superviseur qui s’intéresse également à l’écologie tropicale.

Pour Isabella, le fait d’avoir des parents canadiens et une double nationalité a facilité le processus de demande d’admission. Elle espère toutefois que les portes de l’Institut s’ouvriront aussi pour des Barbadiens qui n’ont pas encore de lien avec le Canada.

Pour Isabella, « il s’agit d’une occasion en or pour les étudiants barbadiens de rencontrer des professeurs canadiens et pour des professeurs et des étudiants canadiens de rencontrer des Barbadiens. On met aussi l’accent sur les recherches importantes qui sont réalisées dans les Caraïbes; les chercheurs ne sont pas tous dans l’hémisphère nord ».

« Je me concentre sur l’espoir »

Janis Field estime que l’Institut Bellairs peut stimuler la collaboration entre la Barbade et le Canada – et entre les chercheurs et les décideurs – sur des sujets tels que la pêche durable, la restauration des récifs coralliens et les systèmes d’approvisionnement en nourriture et en eau. Elle entrevoit des possibilités illimitées pour l’Institut, qui fête son 70e anniversaire.

« Je vais me concentrer sur l’espoir », déclare la donatrice, qui accorde beaucoup d’importance à la promotion des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) très tôt auprès des enfants, et particulièrement des filles. En plus de soutenir financièrement des étudiants de la UWI, son don permettra à des enfants d’âge scolaire de participer aux programmes de l’Institut.

Des élèves de l'école primaire assis en cercle sur le sol à l'extérieur de Bellairs

Des élèves d’une école primaire participent à une activité éducative à l’Institut de recherche Bellairs.

Photo: Kim King

Kim King confirme que l’Institut Bellairs envisage de créer des programmes éducatifs pour enfants. En décembre dernier, dans le cadre des festivités entourant son anniversaire, l’Institut a reçu 300 enfants barbadiens pour un atelier scientifique animé par Frederic Bertley (B. Sc. 1994, Ph. D. 2000, D. Sc. 2024), enseignant en science primé.

Pour elle, il s’agit du genre d’expérience qui peut changer la vie d’un jeune. « Un enfant de huit ans qui participe à un programme sur le campus de l’Institut pourrait un jour choisir de faire des études supérieures à l’Université McGill et devenir un leader qui laissera sa marque dans les politiques publiques et le monde des affaires. »

« Il faut améliorer nos connaissances en sciences, en conservation marine et en phénomènes météorologiques extrêmes, parce que nous partageons toutes et tous le même océan Atlantique. »