La nécessité est la mère de l’invention, et l’innovation passe par les penseurs créatifs.
En mars 2020, peu après que la pandémie ait atteint le degré de crise au Québec, la Fondation de l’Hôpital général de Montréal et l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), en partenariat avec la Faculté de génie, ont lancé le Défi Respirateur Code de Vie. Ce concours international visait à stimuler l’inspiration pour concevoir un respirateur simple, peu coûteux et facile à construire, à entretenir et à transporter. Les 200 000 $ en prix étant très alléchants, le défi n’en restait pas moins énorme : les participants n’avaient que deux semaines pour réaliser leur vision.
Simon Tartakovsky, un étudiant de troisième année au baccalauréat en physique, a sauté sur l’occasion pour créer une machine qui sauverait des vies. Il a mis sur pied et codirigé la Team Breeze, une équipe composée d’étudiants de différentes facultés de McGill et même de quelques universités américaines ainsi que de diplômés.
« Nous avons essentiellement construit le respirateur dans nos sous-sols collectifs à l’aide d’outils que nous avions chez nous », explique M. Tartakovsky qui a dirigé la conception de matériel du respirateur et était responsable de sa construction. « Nous avons également eu accès aux imprimantes 3D du Département de physique. » Les étudiants ont mis des centaines d’heures de travail dans leur création, tout en poursuivant leurs études à temps plein et en se préparant pour les examens finaux.
Des plus de 1 000 équipes participantes, Team Breeze figurait en mai sur la courte liste des neufs demi-finalistes. « Bien que nous n’ayons pas atteint la finale, nous considérons l’expérience comme un apprentissage », explique M. Tartakovsky. « Nous sommes reconnaissants d’avoir eu l’expérience de faire connaître notre prototype au jury et d’avoir reçu de précieux commentaires. »
Team Breeze a décidé de ne pas poursuivre son projet de respirateur, car M. Tartakovsky et son équipe ont réalisé en cours de route qu’une pénurie de respirateurs ne serait pas un facteur décisif dans la pandémie. Toujours est-il que plusieurs de ses pairs travaillent sur un nouveau projet visant à mettre au point un scanneur cérébral à ultrasons portable et économique utile aux premiers intervenants et à la médecine sur le terrain.
Le Défi Respirateur Code de Vie n’était pas le premier projet lié à la santé auquel M. Tartakovsky a participé. En 2019, il faisait partie de McGill NeuroTech, un groupe d’étudiants qui a créé un fauteuil roulant contrôlé par le cerveau. « Bien que j’aime la physique, je suis passionné par la découverte et la création de choses qui peuvent éventuellement être utiles aux gens », précise M. Tartakovsky. « Le domaine de la santé me permet de mettre en pratique et aux services des autres mon intérêt et mes connaissances concernant des aspects plus techniques, ce qui est particulièrement utile en période de pandémie. »
M. Tartakovsky a développé une passion précoce pour la découverte et l’innovation. Son père, un ingénieur en environnement, lui donnait rarement des réponses directes à ses questions sur l’univers. Au lieu de cela, il encourageait son fils à raisonner par déduction, le guidant vers la réponse en lui donnant des informations pertinentes. Des années plus tard, un enseignant d’astrophysique du cégep aux mêmes méthodes d’enseignement l’amènera à comprendre des idées fondamentales sur l’univers en changeant sa façon d’aborder les questions difficiles.
Maintenant que M. Tartakovsky se prépare à commencer un programme de doctorat en physique, il réfléchit sur la façon dont la physique a donné un sens à sa quête personnelle de vérité. « La physique me donne une meilleure compréhension de l’univers, non pas en apprenant plus de faits, mais en apprenant de nouvelles façons de penser à propos de choses que je connais déjà. »
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