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Je Donne

Un legs chantant

Wayne Riddell nous parle de sa carrière, de son passage à l’École de musique Schulich et de son désir de donner au suivant

Photo de Wayne Riddell, jeune

Le renommé chef de chœur Wayne Riddell offre un legs aux étudiants en chant choral

: Collection de photographies de la CBC

Wayne Riddell, B. Mus. 1960, D. Mus. 2014 a insufflé la joie de la musique dans le cœur de nombreuses personnes, qu’elles aient été sous sa direction ou parmi l’auditoire.

Durant sa carrière exceptionnelle, il a été chef de chœur à l’Orchestre symphonique de Montréal, a fondé le renommé Ensemble vocal Tudor de Montréal et a été organiste et chef de chœur dans plusieurs églises de Montréal.

Sous sa direction, le chœur de l’église Saint-Andrew and Saint-Paul a été le premier à remporter le Prix Healey-Willan du Conseil des arts du Canada pour sa prestation chorale. Wayne Riddell est également membre de l’Ordre du Canada.

Le legs de Wayne Riddell, qui a été professeur et membre du conseil consultatif de l’École de musique Schulich pendant 22 ans, aidera les étudiants en chant choral tout en commémorant son défunt partenaire, Norman Beckow, un grand philanthrope.

Wayne Riddell nous parle de sa carrière, de son passage à l’École de musique Schulich et de son désir de donner au suivant.

Comment était l’École de musique Schulich à l’époque de vos études, puis lorsque vous étiez un jeune professeur?

La Faculté de musique, comme on l’appelait, était très petite à l’époque. En comptant les effectifs de l’ensemble des disciplines, il devait probablement y avoir moins d’une centaine d’étudiants.

Tout le monde chantait à la chorale : que vous soyez violoniste, flûtiste ou que sais-je encore, vous chantiez à la chorale. C’était la seule façon d’en avoir une. C’était à la fois difficile et merveilleux.

Nous avons été hébergés à différents endroits : sur la rue Drummond, puis sur la rue McTavish, puis au croisement de la rue de la Montagne et de l’avenue du Docteur-Penfield. Nous répétions dans la salle Redpath.

Nous avons fini par déménager en 1971 dans le pavillon de musique Strathcona. Notre situation s’en est trouvée améliorée de beaucoup : en plus d’avoir désormais nos propres bureaux, nous étions ensemble. C’est à mon époque [en 1975] que la salle Pollack a été inaugurée. Selon moi, il s’agit de la meilleure salle de spectacle de 600 places de Montréal. Son acoustique est extraordinaire.

Parlez-nous de votre carrière éclectique

Après avoir obtenu mon baccalauréat en enseignement de la musique, j’ai enseigné dans le système scolaire public pendant quatre ans. Pendant trois de ces quatre années, j’avais environ 2 600 étudiants par semaine. Même si j’avais très envie d’enseigner, je souhaitais également être concertiste.

Par la suite, j’ai étudié l’orgue avec un très célèbre organiste de Montréal, Kenneth Gilbert, D. Mus. 1981. Cela a été formidable.

On m’a invité à devenir chargé de cours en musique à McGill en 1968, et j’ai fini par devenir professeur adjoint, puis professeur titulaire. J’y ai passé 12 très belles années. J’ai eu beaucoup d’excellents étudiants.

À l’issue de cette période, je dirigeais un chœur professionnel, l’Ensemble vocal Tudor de Montréal, qui a connu une grande notoriété et s’est produit dans tout le Canada, en Europe et aux États-Unis.

J’ai été organiste et chef de chœur à l’église Saint-Andrew and Saint-Paul. J’y ai passé 15 merveilleuses années. Avant cela, j’étais à l’église unie Erskine and American, qui est désormais la salle Bourgie. J’avais suivi un homme formidable, qui avait été l’un de mes professeurs à McGill, George Little. J’ai eu beaucoup de chance de reprendre ce chœur, car ses membres pouvaient à peu près tout chanter.

J’ai également été chef de chœur pour l’Orchestre symphonique de Montréal pendant 10 ans, ce qui m’a donné l’occasion de monter des œuvres imposantes que je n’aurais jamais été en mesure de faire seul en raison de considérations financières.

En 1986, j’ai quitté tout cela, et j’ai vécu 15 merveilleuses années en tant que musicien indépendant. J’ai beaucoup voyagé au Canada et en Europe, pour diriger chœurs et orchestres. Cette période était enthousiasmante, parce que je n’avais pas à reverser chaque dollar gagné à l’organisme.

Quel est le portrait du chant choral montréalais d’aujourd’hui?

De nos jours, le chant choral est beaucoup plus professionnel. Il existe davantage de bons chœurs, qui ont les moyens de payer les choristes. À mon époque, je dépendais beaucoup de chanteurs bénévoles. Nous avions aussi un noyau de professionnels rémunérés, mais la plupart des choristes étaient des bénévoles souhaitant chanter.

D’une certaine façon, c’est une bonne chose d’avoir davantage de professionnels, parce que cela élève le niveau de façon naturelle. Mais cette médaille a un revers : où vont les gens qui ont simplement envie de chanter?

Quels sont les deux fonds auxquels votre legs va contribuer?

Le premier, c’est le Wayne Riddell Choral Award, mis en place par des amis et collègues quand j’ai reçu mon doctorat honorifique. Ce prix offre une bourse d’études annuelle à un étudiant intéressé par la musique chorale.

Je suis flatté qu’une bourse d’études à mon nom ait été créée. Je n’en reviens pas que tant de personnes y aient contribué. Après d’humbles débuts, tout cela a pris pas mal d’ampleur. J’espère que la même chose adviendra du Fonds de dotation Norman Beckow en excellence chorale.

Je voulais faire en sorte de perpétuer le nom de Norman. Il aimait la musique, et tout particulièrement la musique chorale.

J’ai voulu créer un fonds qui permette au directeur des Études chorales d’inviter des artistes ou des chefs de chœur ou d’orchestre, ou de réaliser des projets pour lesquels il n’aurait autrement pas eu un budget suffisant. Ainsi, deux fois par an, il existe un budget pour organiser ces activités extraordinaires.

Norman faisait toujours en sorte que je dispose du capital nécessaire pour réaliser les grands projets auxquels je travaillais. Un véritable mécène des arts.

Ce type de fonds est d’une importance capitale. J’ai bénéficié d’une bourse quand j’étais étudiant. Parfois, c’est ce qui fait pencher la balance, pour quelqu’un, entre étudier à McGill ou non.

Les moyens de l’Université sont limités. Les philanthropes fournissent des fonds qui rendent certaines choses possibles. C’est, en quelque sorte, de la magie.

Renseignements complémentaires sur les legs et les dons différés à McGill.