Lorsqu’il est question de difficulté d’apprentissage, le succès réside dans l’intervention rapide. En effet, plus rapidement l’enfant reçoit l’aide dont il a besoin, plus grandes sont ses chances de réussir à l’école – et dans la vie. Malheureusement, au Québec comme ailleurs, il peut être difficile d’obtenir une évaluation; a fortiori d’accéder aux ressources appropriées. Les listes d’attente sont interminables et des centaines de familles inquiètes espèrent obtenir de l’aide professionnelle pour leur enfant.
Un don de 3,75 millions de dollars de Daniel L. Gold (B. Com. 1959) et Monica Gold (B. Com. 1968) à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université McGill contribuera à remédier à cette situation urgente.
Ce don du couple permettra la création du Centre de développement de la petite enfance Daniel-et-Monica-Gold et le renforcement du soutien clinique, de la formation et de la recherche dans le but d’aider plus d’enfants, plus tôt dans leur vie.
« Les besoins sont immenses », souligne Victoria Talwar, directrice inaugurale du Centre et professeure au Département de psychopédagogie et de psychologie du counseling de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université McGill.
« Il y a des listes d’attente d’enfants dont les parents ne savent pas si les difficultés que vit leur enfant sont normales ou non », ajoute Sheryl Smith-Gilman, ancienne vice-doyenne, Programmes d’études, et experte du développement de la petite enfance au Département d’études intégrées en sciences de l’éducation. « Nous avons besoin de plus de spécialistes. »
Les recherches montrent qu’une éducation de qualité et une intervention précoce peuvent aider les enfants à atteindre leur plein potentiel et à surmonter les difficultés d’apprentissage. Pour Sheryl Smith-Gilman, la recette du succès réside dans une intervention précoce, suivie d’un soutien continu en fonction des besoins de l’enfant : orthophonie, ergothérapie, thérapie comportementale.
« Certains enfants doivent attendre un diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) pendant des années, soit pendant pratiquement tout leur primaire », plaide Victoria Talwar.
« Et pour recevoir du soutien, il vous faut un diagnostic », rappelle Sheryl Smith-Gilman.
Un besoin à combler de toute urgence
Grâce à l’aide du couple, la Faculté des sciences de l’éducation sera en mesure d’élargir ses activités de recherche et de formation afin de résoudre divers problèmes liés à l’apprentissage chez les jeunes enfants : TDAH, autisme, retard du développement et autres neurodivergences.
Le don permettra en outre d’ajouter des services d’évaluation à la Clinique de psychoéducation et de counseling de McGill; de créer un nouveau certificat d’études supérieures pour les intervenantes et intervenants en petite enfance; de financer la conception de matériel de formation numérique sur les troubles du développement et de l’apprentissage à l’intention des enseignantes et enseignants; et d’offrir du financement de démarrage pour la recherche.
« Nous croyons fermement au pouvoir transformateur de l’intervention précoce sur les plans du développement et de l’éducation, confient Daniel et Monica Gold. Nous souhaitons que tous les enfants aient un bon départ dans la vie. »
Grâce à ce don, la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université McGill sera en mesure d’élargir des activités de recherche et de formation afin de participer à la résolution de divers problèmes liés à l’apprentissage chez les jeunes enfants.
Des services cliniques bonifiés
La Clinique de psychoéducation et de counseling de l’Université McGill offre des services d’évaluation chez les enfants présentant des difficultés d’apprentissage ou de développement, en fonction d’une échelle tarifaire mobile. Les familles rencontrent une étudiante ou un étudiant à la maîtrise sous la supervision d’un professionnel et, selon les résultats de l’évaluation, l’enfant peut recevoir un soutien psychoéducatif, lequel est généralement fourni par l’école.
L’objectif d’une clinique de formation est double : offrir des services à la population locale et participer à la formation de psychologues.
Le don permettra de financer l’embauche d’administrateurs et d’un superviseur pour les rencontres avec les étudiants. La clinique pourra ainsi mener un plus grand nombre d’évaluations et offrir ses services à longueur d’année, alors qu’elle doit actuellement fermer ses portes pendant l’été.
Une évaluation, un diagnostic et une intervention précoces peuvent changer une vie. »
La professeure Marie-Hélène Pennestri, directrice de la formation clinique, vice-doyenne à la recherche et aux études supérieures à la Faculté, et professeure agrégée du Programme de psychologie de l’orientation et du Programme de psychologie appliquée de l’enfant en milieu scolaire, souligne la grande qualité des soins offerts par la clinique.
« Un volet de notre formation consiste à enseigner à nos étudiants à faire preuve de sensibilité et d’empathie lorsqu’ils doivent annoncer à un parent que son enfant – la personne qui lui est la plus chère – a des difficultés de développement ou d’apprentissage. Il faut de toute urgence évaluer plus d’enfants plus tôt dans leur vie, lorsque le cerveau est encore en développement et que l’on peut considérablement améliorer le développement à court et à long terme de l’enfant. »
« Une détection précoce des difficultés est également bénéfique pour la dynamique familiale », précise-t-elle.
« Le stress que vous vivez lorsque vous vous inquiétez pour votre enfant, que vous ne comprenez pas ce qui se passe et que vous vous demandez sans cesse ce qui ne va pas nuit à votre relation, ajoute la professeure. Une évaluation, un diagnostic et une intervention précoces peuvent changer la vie de l’enfant. »
La Clinique de psychoéducation et de counseling de l’Université McGill évalue les enfants présentant des difficultés d’apprentissage ou de développement.
Programme de certificate
Une partie du don sera affectée à la création d’un nouveau certificat d’études supérieures pour former des intervenantes et intervenants en petite enfance à travailler avec des enfants qui pourraient présenter des retards de développement social, émotionnel, langagier et cognitif.
Le centre espère accueillir sa première cohorte d’étudiants inscrits au certificat à l’automne 2025.
Le don soutiendra également des recherches d’étudiants et de professeurs sur la résilience en milieu scolaire et le développement du jeune enfant. Ces recherches sont à l’image des activités de sensibilisation du centre : fondées sur les meilleures pratiques et éclairées par des données scientifiques.
Finalement, le don permettra la création de ressources numériques pour aider les enseignantes et enseignants en petite enfance à travailler avec des élèves aux prises avec des difficultés de gestion des émotions et souffrant d’anxiété, notamment en lien avec le TDAH, l’autisme et autres neurodivergences.
Points forts
Sheryl Smith-Gilman met de l’avant la nature interdisciplinaire de la Faculté des sciences de l’éducation, ainsi que son expertise en enseignement, en psychologie, en éducation physique et en développement moteur.
Le travail sur le développement et l’éducation de la petite enfance mené à la Faculté s’appuie sur l’approche de Reggio Emilia, domaine de spécialisation de Sheryl Smith-Gilman. Cette approche table sur la myriade de façons d’apprendre chez l’enfant : le jeu, l’art, la danse et le récit, notamment.
« Nous mettrons l’ensemble de notre savoir au service du développement de la petite enfance et créerons un centre qui deviendra une référence à l’échelle mondiale, explique-t-elle. Ce don est le levier qui nous permettra de canaliser toutes ces connaissances comme jamais. »