Lorsque Kate Fogg est montée sur la scène de la salle Redpath pour la finale du Prix d’art vocal Wirth, elle savait que d’autres personnes, y compris toute sa famille dans le Maine, regardaient en ligne.
« C’était une expérience éprouvante, mais très agréable », explique Kate Fogg, soprano et étudiante de deuxième année à la maîtrise en opéra et chant à l’École de musique Schulich de l’Université McGill, un établissement qui offre l’un des meilleurs programmes de formation en opéra en Amérique du Nord.
La soprano a remporté le prestigieux concours annuel après avoir livré d’intenses performances en demi-finale, le 28 février, et en finale, le 2 mars. « C’était tellement surréaliste. J’étais sous le choc », confie-t-elle.
Le Prix d’art vocal Wirth, d’une valeur de 25 000 $, donne un coup de pouce aux jeunes artistes de McGill sur le point de lancer leur carrière, tout comme Kate Fogg, et qui voient les coûts élevés associés aux auditions pour des concerts professionnels. La jeune soprano a présenté elle-même son dossier pour des programmes pour jeunes artistes aux États-Unis, et elle explique que les chanteurs couvrent leurs propres frais de déplacement pour les auditions, en plus de payer les pianistes qui les accompagnent et les enregistrements. « C’est un poids énorme qu’on m’a enlevé des épaules. »
Créé en 2015 grâce à la générosité d’Elizabeth A. Wirth, B. A. 1964, D. Mus. 2023, diplômée de McGill et bienfaitrice de l’École de musique Schulich, le prix récompense une personne aux études en chant qui fait preuve d’un talent exceptionnel et qui est promis à une carrière internationale. En tant que lauréate de cette année, Kate Fogg se produira également à l’occasion de deux récitals, le premier, le 23 avril au Centre canadien d’architecture à Montréal, et le deuxième, à l’amphithéâtre Richard Bradshaw, dans le cadre de la série de concerts gratuits à Toronto, à l’automne 2025.
« Je suis très touchée, parce que j’admire tous les chanteurs qui l’ont remporté avant moi, déclare Kate Fogg. Cela m’encourage à poursuivre le travail, parce que nous travaillons très fort et souvent seuls dans une petite salle de répétition », dit-elle. Les auditions et les refus sont difficiles, et gagner le Prix d’art vocal Wirth signifie pour la jeune soprano la confirmation que « ce que je fais vaut la peine et que je devrais continuer d’essayer ».
« Kate a un immense talent et est une artiste née », déclare Tracy Smith Bessette, M. Mus. 2012, D. Mus. 2016, professeure adjointe de chant à l’École de musique Schulich. « Pendant sa maîtrise, elle a travaillé très dur sur sa technique vocale et sur la particularité de sa narration, ce qui a permis à son talent de se dévoiler pleinement. Elle a fait un travail remarquable. »
Mme Smith Bessette, elle-même soprano, a fait l’éloge des excellentes performances de son étudiante lors du concours.
Elle a chanté avec tant de cœur, de clarté et de beauté, explique Mme Smith Bessette. C’est une excellente interprète, et quand elle est sur scène, on a envie de la regarder et de l’écouter, elle nous captive. Elle possède cette qualité très spéciale. »
Kate Fogg a choisi ses airs préférés et quelques chansons artistiques pour son répertoire. « J’ai eu des pianistes fantastiques, Rebecca Klassen-Wiebe et Ben Kwong, qui m’ont vraiment soutenue, parce que pour certaines pièces, j’avais besoin de leur accompagnement. Je préfère les sentir avec moi plutôt que comme deux entités distinctes. »
Elle a également exprimé sa gratitude pour Elizabeth Wirth. « Ses dons sont très concrets pour nous, les étudiants, car c’est grâce à elle que nous disposons de ces installations extraordinaires. Elle donne de l’argent à Opéra McGill. Et ce prix, son choix d’investir dans de jeunes chanteurs pour leur donner une chance, peu importe qui ils sont, qu’ils bénéficient ou non d’un soutien familial, est inestimable. »
Ayant grandi près de Bar Harbor, dans le Maine, Kate Fogg est tombée amoureuse de la comédie musicale lorsqu’elle était enfant, s’exécutant dans des productions étudiantes et professionnelles.
Pendant ses études de premier cycle à l’Université du Maine à Orono, elle a commencé des cours de chant classique avec le chanteur d’opéra et professeur Isaac Bray. « Il m’a dit que j’aurais peut-être un avenir dans ce domaine si je souhaitais poursuivre mes études. Sans lui, je ne serais pas ici. »
Kate Fogg a choisi de venir à McGill en raison de son programme d’opéra. « J’ai eu une excellente audition et j’ai adoré Montréal, et étudier ici est beaucoup plus abordable qu’à peu près n’importe où aux États-Unis.
« J’ai aimé chaque seconde », dit-elle de son passage à McGill. « Ce qui m’a le plus plu, c’est la communauté musicale ici et les amis que je me suis faits. » Elle a étudié sous la direction de Mme Smith Bessette et d’Esther Gonthier. « Elles sont toutes les deux fantastiques et m’ont encouragée à me prendre au sérieux et à foncer. »
Kate Fogg décrit en riant son moment préféré du Prix d’art vocal Wirth : une vidéo de la réaction de sa famille à sa victoire, qu’elle a regardée des dizaines de fois.
« J’ai une famille vraiment incroyable qui me soutient et me donne l’impression d’être une superstar. »