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« Nous pouvons apprendre beaucoup les uns des autres »

Le Bureau de l’éducation des Premières Nations et des Inuits de McGill reçoit un don pour soutenir les programmes de formation en enseignement dirigés par des Autochtones

Diplômées à Katavik

Collation des grades de la Commission scolaire Katavik Ilisarniliriniq

Photo : Jade Duchesneau Bernier

Depuis 1975, le Bureau de l’éducation des Premières Nations et des Inuits (OFNIE de l’anglais Office of First Nations and Inuit Education) de McGill s’est associé aux commissions scolaires des Premières Nations et des Inuits de tout le Québec pour offrir des programmes communautaires de formation en enseignement et de perfectionnement professionnel.

Aujourd’hui, grâce à un important don de près de deux millions de dollars de la part de la Fondation Rideau Hall (FRH), l’OFNIE a une occasion unique d’améliorer ses programmes et d’accroître son bassin de formatrices et formateurs issus des Premières Nations et d’origine inuit.

L’OFNIE est l’un des sept programmes de formation en enseignement dirigés par des Autochtones au Canada à recevoir un financement de la FRH dans le cadre de son Initiative pour la formation des enseignant.e.s autochtones, qui investit plus de 13 millions de dollars dans des programmes dirigés par des communautés et des Autochtones. Rendue possible grâce à la Fondation Mastercard, l’initiative vise à enrichir le système de l’éducation de 10 000 enseignantes et enseignants nouvellement formés issus des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Se trouvant dans la Faculté des sciences de l’éducation, l’OFNIE propose des programmes de certificat en enseignement des langues autochtones et en alphabétisation ; en études des Premières Nations et des Inuits ; et en éducation inclusive ; ainsi que deux possibilités de baccalauréat en enseignement, soit en l’enseignement préscolaire/primaire pour des études sur les Premières Nations et les Inuits et l’autre pour les titulaires d’un brevet d’enseignement (un programme unique conçu spécifiquement pour les titulaires d’un brevet d’enseignement enseignant déjà en poste dans des écoles primaires) ; et une maîtrise en éducation et société.

À l’OFNIE — depuis la conception des programmes jusqu’au recrutement en passant par le perfectionnement et la formation ainsi que la remise des diplômes — tout se fait en collaboration avec ses six commissions scolaires partenaires : Kativik Ilisarniliriniq, la Commission scolaire crie, le Naskapi Education Committee, le Listuguj Education Directorate, le Kahnawà:ke Education Centre, et l’Association pour la préservation 
de la langue Mohawk de Kanehsatà:ke. D’ailleurs, les partenariats se multiplient. Cet automne, l’OFNIE lancera de nouveaux programmes avec Mamu Tshishkutamashutau Innu Education (MTIE) au Labrador et Gesgapegiag Education Services. 

Le financement offert par la FRH permettra à l’OFNIE de prendre du recul et d’examiner ses programmes dans une perspective plus vaste afin d’être à l’écoute du point de vue global de ses formateurs, formatrices et de ses partenaires sur ce qu’il faut faire pour améliorer l’enseignement et le programme dans les classes.

Des diplômées de McGill avec des écharpes.

Les finissantes et finissants de McGill à leur collation des grades en 2022.

Photo : Owen Egan/Joni Dufour

Bethany Douglas est conseillère en formation postsecondaire à distance au Kahnawà:ke Education Centre. Son rôle consiste en partie à coordonner le programme communautaire de baccalauréat en enseignement offert par l’OFNIE.

La première promotion de Kahnawà:ke du programme a obtenu son diplôme à l’automne 2022, et elle travaille à l’élaboration du programme pour la prochaine cohorte. « Il y a tellement de possibilités dans les programmes offerts par l’OFNIE. Il y a beaucoup à faire, et le travail est passionnant », dit-elle. 

Des coordonnateurs, coordonnatrices comme Mme Douglas se réunissent une fois par an pour examiner les programmes. Elle estime qu’une réunion similaire pour les formatrices et formateurs de programmes pourrait être très bénéfique.

 « J’aimerais qu’un symposium réunissant tous les partenaires et tous les formateurs, formatrices soit organisé afin de créer un dialogue sur les pratiques exemplaires. Même si chaque partenaire est unique, nous sommes confrontés à un grand nombre d’obstacles similaires à la réussite. »

Charlene Erless, coordonnatrice du perfectionnement professionnel à la Commission scolaire crie, voit aussi un grand intérêt de réunir les formateurs, formatrices des différents partenaires.

« Nous les appelons les gardiens du savoir, les personnes qui veillent à notre culture et à notre langue, explique-t-elle. Le rôle des gardiens du savoir est de transmettre leurs connaissances à d’autres personnes. Nous utilisons leurs services comme formatrices et formateurs afin qu’ils puissent transmettre leurs connaissances aux enseignants et enseignantes en formation et que ces derniers puissent les transmettre aux élèves à qui ils enseigneront à l’avenir. »

Selon Stephen Peters, directeur de l’OFNIE, c’est un objectif à long terme de l’organisation que de dresser un inventaire de l’ensemble des programmes d’études et d’évaluer les moyens de mieux soutenir les formateurs et les formatrices. « C’est l’occasion pour nous de travailler avec les partenaires et les formateurs, formatrices qui enseignent dans le cadre du programme afin d’améliorer la qualité de l’enseignement et des apprentissages. »

L’OFNIE utilisera ce financement pour créer du matériel didactique de ressources pour ses différents cours et pour s’assurer que ses formatrices et formateurs actuels bénéficient du plus grand soutien possible.

En plus d’investir dans ses formatrices et formateurs actuels, l’OFNIE s’assure d’en augmenter leur nombre en faisant appel à la communauté croissante des professeurs et professeures autochtones de McGill pour aider à établir des liens avec une communauté élargie en éducation autochtone pour agrandir son bassin de formatrices et formateurs potentiels qui pourraient se rendre dans les communautés pour enseigner l’un des cours de l’OFNIE.

Collaborations des partenariats et entre eux 

Environ le deux tiers des formateurs et formatrices de l’OFNIE sont basés dans les communautés où ils enseignent.

Le financement reçu permet à l’OFNIE de travailler avec ses formatrices et formateurs dans les différentes communautés afin d’identifier des moyens d’améliorer les cours et les programmes d’études, de définir les programmes, d’améliorer les ressources pour les formateurs, formatrices et, en fin de compte, de générer de nouvelles idées sur les meilleures façons d’assurer la formation en enseignement au sein de la communauté.

Mme Erless fait remarquer que la Commission scolaire crie a procédé à un inventaire des programmes d’études pour ses quatre cours de langue crie et que cette initiative a été couronnée de succès. Elle pense que cela pourrait être utile pour d’autres cours et programmes.

« Il faut réunir tout le monde pour établir l’inventaire des programmes et planifier les cours. Je pense que ce serait bénéfique pour tout le monde. C’est-à-dire les étudiants et étudiantes, le programme, les formateurs et formatrices. Ils peuvent échanger des idées. Si nous réunissons tous les formateurs, formatrices, tout le monde a ses opinions différentes et tout le monde est différent », dit-elle.

« Ce financement nous permettra d’apprendre de nos formatrices et formateurs comment il nous serait possible de mieux offrir nos cours et de répondre aux besoins de nos étudiants, étudiantes et de notre communauté », affirme M. Peters.

La première étape est la sensibilisation et la mobilisation du personnel de formation, de la clientèle étudiante ainsi que des anciens étudiants, étudiantes pour comprendre les orientations et les besoins qu’ils voient. Ensuite, l’OFNIE peut travailler avec ses formateurs, formatrices pour réfléchir à la meilleure façon de répondre à ces besoins et à ces idées.

Les journées de réflexion rassembleront les formateurs et formatrices pour qu’ils apprennent les uns des autres et qu’ils fassent du perfectionnement professionnel en collaboration.

Ils auront l’occasion de diriger la façon dont les cours sont dispensés et la façon dont ils pourraient être améliorés. « L’OFNIE a déjà fait ce genre de chose, mais ce financement permettra de le faire à plus grande échelle », explique Stephen Peters. 

Chaque cours dispensé par l’OFNIE est différent selon le partenariat, mais avec ce financement, l’OFNIE veut vraiment travailler avec d’autres partenariats.

« Nous pouvons apprendre beaucoup les uns des autres, d’un partenaire à l’autre, explique Bethany Douglas. Et je pense que l’OFNIE peut aussi apprendre beaucoup de nous. »