Le 13 février 2019 fut un jour historique pour McGill ainsi que pour la philanthropie au Canada. John McCall MacBain, B. A. 1980, LL. D. 2014, ancien diplômé et bénévole de McGill, et son épouse Marcy McCall MacBain, Ph. D., ont effectué un don extraordinaire de 200 millions de dollars afin de créer un nouveau programme prestigieux de bourses d’études. Il s’agit du plus important don unique de l’histoire du Canada.
Les bourses McCall MacBain à McGill permettront à des étudiants exceptionnels de faire une maîtrise ou des études professionnelles, assorties d’un programme de soutien financier complet couvrant les droits de scolarité et autres frais ainsi qu’une allocation de subsistance, du mentorat et un encadrement, des journées de réflexion, des ateliers et des stages. Ces bourses d’études supérieures seront les plus généreuses du Canada.
L’ancien gouverneur général du Canada et ancien principal de McGill, le très honorable David Johnston, qualifie les bourses McCall MacBain de « contribution remarquable à l’éducation au Canada, qui place le Canada comme une nation de savoir et d’innovation dans le monde. Cette initiative favorise également l’égalité des chances en matière de formation. »
Soutenant l’Université McGill depuis longtemps, les McCall MacBain sont également d’ardents ambassadeurs de l’éducation supérieure dans le monde entier. Par l’entremise de leur fondation, ils ont appuyé généreusement les bourses Mandela Rhodes en Afrique du Sud, les bourses Kupe Leadership à l’Université d’Auckland et la Fondation Boursiers Loran au Canada. En 2013, ils se sont engagés à verser 75 millions de livres à la Fiducie Rhodes, à Oxford, pour le financement des bourses Rhodes et l’essor mondial du programme.
Voici des extraits d’une récente entrevue donnée par John et Marcy McCall MacBain.
En tant que philanthrope de McGill depuis l’époque de vos études, quelle est votre vision du bénévolat?
John : Avec Marcy, nous avons toujours été convaincus qu’il était important de donner au suivant. Les contributions peuvent revêtir plusieurs formes.
McGill m’a donné l’occasion d’occuper divers postes à responsabilités. J’en ai simplement profité. J’ai commencé par être bénévole lors de la semaine d’intégration. J’ai ensuite participé à l’organisation du carnaval d’hiver, puis j’ai été élu président de l’Association étudiante de l’Université McGill. Un nouveau principal, David Johnston, a été nommé à cette période. Je l’ai donc rencontré et invité à manger au Château Champlain, aux frais de l’association étudiante.
Je suis désormais président du Conseil consultatif international de la principale. C’est véritablement un groupe fascinant composé de personnes venant des quatre coins du monde. Nous prodiguons à la principale des conseils au sujet de plusieurs projets à long terme et lui indiquons comment ces sujets sont traités par des organismes situés ailleurs dans le monde.
Pourquoi avez-vous choisi d’établir ce programme de bourses à McGill?
John : Marcy et moi avons tous les deux fait nos études au sein du réseau universitaire public canadien. Nous sommes donc bien placés pour savoir à quel point des universités comme McGill peuvent aplanir les inégalités sociales et porter les étudiants de talent vers les plus hauts sommets. J’ai étudié au premier cycle à McGill grâce à une bourse, et ce diplôme a été déterminant dans ma trajectoire. Nous sommes convaincus que l’excellence en enseignement et le rayonnement mondial de l’Université McGill attireront des étudiants encore plus exceptionnels, qui pourront réaliser leurs propres aspirations tout en œuvrant au mieux-être de leurs semblables.
Nous avons aussi été attirés par l’importance accordée aux études multidisciplinaires à McGill et l’ouverture au sein des facultés. Les problèmes mondiaux d’aujourd’hui deviennent de plus en plus complexes, donc cette ouverture est capitale. Montréal constitue également un facteur important. Quand on consulte le classement mondial des universités QS, on constate que cette ville est extrêmement attrayante pour les étudiants. Elle est dynamique. Elle est relativement abordable.
Je dois aussi ajouter que le processus de travail avec McGill sur ce sujet a été facile et amusant. C’est vrai.
Comment voyez-vous les bourses McCall MacBain?
John : Nous participons à la création de programmes de bourses dans le monde entier depuis 12 ans grâce à notre fondation. Nous avons eu le sentiment qu’il était temps de rassembler tout ce que nous avions appris pour bâtir quelque chose de nouveau.
Nous voulons en faire le programme qui attirera véritablement les étudiants les plus prometteurs. Si nous avons le meilleur programme dans une excellente université, et que nous sondons bien les collectivités pour y trouver ces candidats remarquables, nous pensons que McGill pourra former les leaders de demain. D’ici 100 ans, grâce à ces bourses, il pourrait y avoir 7 000 diplômés. Cela représenterait un bassin intéressant de mentors pour nos étudiants, de leaders diplômés dans le monde entier qui pourraient également aider McGill et Montréal. Nous travaillons donc très fort à ce projet.
J’espère qu’un jour, ce sera un boursier McCall MacBain qui deviendra le professeur de secondaire qui changera la vie de ses étudiants et étudiantes, le professeur de mathématiques qui propulsera ce domaine dans l’avenir. Certains de ces boursiers viendront de partout dans le monde, donc il y aura peut-être un jour un boursier McCall MacBain à l’ONU, qui trouvera des moyens d’améliorer la vie des citoyens de l’Afghanistan.
Pourquoi avoir choisi de consacrer ces bourses aux étudiants des cycles supérieurs?
Marcy : Je sais d’expérience personnelle ce que cela fait d’être endetté par les études de premier cycle. On a le sentiment d’être limité dans ses choix parce qu’on vit la pression de devoir rembourser ses prêts étudiants. Et c’est pourquoi on ne prend pas les décisions qu’on aurait pu prendre, en particulier pour ce qui est des diplômes coûteux.
Cette étape du parcours universitaire est pourtant déterminante pour les étudiants. Nous souhaitons aider davantage de gens à prendre leurs décisions sans contraintes. Nous voulons les libérer afin qu’ils puissent plus facilement se concentrer sur leurs aspirations futures. Nous voulons encourager les gens à franchir cette étape de plus, à accélérer leur apprentissage.
Quelle est la plus importante leçon que vous avez tirée de votre travail auprès d’autres programmes de bourses prestigieux?
John : L’une des choses que nous avons apprises, c’est que l’important, souvent, ce ne sont pas les erreurs que l’on fait dans la salle de sélection; ce sont les gens qui ne se sont même pas rendus dans cette salle pour une entrevue. Il est capital de ratisser très large.
La réussite d’une bourse se mesurera uniquement au talent du boursier que nous attirerons. Nous devons donc nous appliquer à trouver les étudiants qui méritent réellement qu’on leur donne leur chance et qui n’ont peut-être jamais pu profiter d’une aide financière auparavant.
Marcy : Nous mettons en place entre huit et douze comités de sélection dans tout le Canada. Par la suite, nous créerons six à dix comités de sélection dans différentes régions du monde. L’idée, c’est de concentrer des efforts considérables sur le processus de sélection.
Nous allons travailler avec les membres des comités pour nous focaliser sur la détection de potentiel. Ce ne seront peut-être pas les candidats auxquels on s’attendrait. Nous allons rechercher les perles rares. Nous sommes intimement persuadés que le talent existe de partout, ce qui manque, ce sont les opportunités.
Renseignements complémentaires sur les boursiers McCall MacBain à McGill.