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Les femmes de McGill luttent contre l’écart de genre en STIM

S’inspirant d’un héritage de 130 années d’autonomisation des étudiantes, l’Association des femmes diplômées de McGill finance d’anciennes et de nouvelles bourses d’études qui aident les femmes à réussir en sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques

Anaëlle Drai Laguéns

« Je pense que l’environnement des STIM est vraiment intimidant pour les femmes », affirme Anaëlle Drai Laguéns, une étudiante étrangère venue de France qui termine sa deuxième année à la Faculté de génie.

L’écart de genre dans son domaine était un élément important pour Anaëlle lorsqu’elle faisait son choix d’université. « McGill a rapidement retenu mon attention parce que je savais que 30 % des étudiants en génie à McGill étaient des femmes, et cela signifiait quelque chose pour moi », dit-elle, ajoutant que ce ratio était sensiblement plus élevé que celui d’autres universités. 

En effet, moins de 18 % des ingénieurs agréés en 2019 étaient des femmes, selon Ingénieurs Canada. Et dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), les étudiantes continuent d’être nettement sous-représentées. 

Après avoir travaillé à temps partiel pour subvenir à ses besoins durant sa première année d’études à McGill, Anaëlle a été ravie d’apprendre qu’elle était lauréate d’un prix prestigieux — la bourse d’études Ethel Hurlbatt des diplômées de McGill — créé par l’Association des femmes diplômées de McGill, soit McGill Women’s Alumnae Association (MWAA).

« Ce prix a changé mon approche par rapport à beaucoup de choses », explique la jeune étudiante, qui se spécialise en génie logiciel. « Je me suis sentie mieux accueillie et soutenue dans un milieu essentiellement masculin. J’étais aussi fière de faire partie d’une communauté qui aide les femmes à réussir. »

Ayant plus de temps à sa disposition, Anaëlle a pu participer à des activités parascolaires. Elle a commencé à faire du bénévolat comme responsable de l’orientation et preneuse de notes pour le Bureau de soutien aux étudiants en situation de handicap. Elle s’est également inscrite à des défis de codage et à des concours de cas.

« Ça m’a encouragée à profiter de toutes les possibilités que McGill avait à m’offrir », dit-elle.

Avec sept de ses amis en génie, elle a même décidé de s’attaquer à un problème qui persiste depuis des années dans le quartier des résidences d’étudiants de McGill. « Nous avons remarqué que, surtout pendant les périodes de déménagement, beaucoup de vêtements étaient jetés dans les rues parce que les étudiants ne savent pas où les donner ou à qui ils pourraient resservir », explique la jeune femme.

Grâce à ses nouvelles compétences en génie logiciel et accompagnée de son équipe, elle travaille sur la création d’une application pour réduire le gaspillage et aider les étudiants à donner ce qui ne leur sert plus. Cette plateforme, baptisée « GiveEZ », mettra en relation les étudiants et les organismes locaux à but non lucratif à la recherche de dons et proposera également un service de ramassage. Ainsi, l’application contribuera à garantir que des organisations, comme des refuges pour sans-abri, reçoivent des articles de qualité qui seront utiles aux communautés qu’elles desservent.

L’équipe de GiveEZ, qui espère lancer son application d’ici la fin de cet été, a reçu un financement de démarrage de McGill après avoir gagné le concours de cas goLEAD d’hiver 2021 et le Global Challenges Award de la Faculté de génie.

Anaëlle affirme que, par-dessus tout, c’est la bourse Ethel Hurlbatt qui a le plus contribué à sa confiance en elle et son sentiment de sécurité financière, si bien qu’elle poursuivra ses études aux cycles supérieurs. Aujourd’hui, elle envisage une maîtrise en intelligence artificielle et espère devenir professeure.

Une nouvelle bourse pour une nouvelle génération d’étudiantes

La bourse d’études qu’Anaëlle Drai Laguéns a reçue est l’une des nombreuses bourses de McGill créées par la MWAA, un regroupement qui célèbre son 130e anniversaire cette année. Pour souligner cette étape importante, l’association s’est fixé l’objectif de recueillir 130 000 $ pour créer une nouvelle bourse d’études destinée aux étudiantes qui s’inscrivent dans les programmes en STIM. 

Fondée par les huit premières femmes diplômées de McGill, la MWAA a une longue histoire d’autonomisation des femmes. Depuis 1935, l’association a accordé 475 000 $ à près de 2 000 étudiantes méritantes.

Members of the MWAA

« L’Association des femmes diplômées de McGill honore avec fierté ces huit premières diplômées de McGill, des femmes engagées et dévouées, en poursuivant leur héritage depuis pas moins de 130 ans — pensez-y ! », explique Anelia Wright, Dip. (physiothérapie) 1957, B. Sc. (physiothérapie et ergothérapie) 1958, l’une des coprésidentes de la campagne de financement du 130e anniversaire de la MWAA. « Leur ferme détermination à recevoir une éducation de McGill est admirable, et nous continuons de soutenir leur volonté que l’enseignement supérieur soit transmis à des générations futures de femmes de McGill. »

Alors que McGill célèbre son bicentenaire, Mme Wright et la coprésidente de campagne, Susan Czarnocki, M.A. 1989, nous rappellent pourtant que pendant plus de 60 ans durant ces deux siècles d’éducation, les femmes n’étaient pas autorisées à étudier à l’Université.

« Les femmes ont dû en premier lieu gagner leur droit d’entrer à l’université. Ensuite, nous avons dû montrer nos capacités et aujourd’hui, les femmes représentent la majorité de la population étudiante du premier cycle », explique Mme Czarnocki. « Nous voulons pousser le progrès partout où les femmes souhaitent exceller, dans tous les domaines dépourvus de soutien social ou de groupes de pairs. »

Le dernier recensement canadien a révélé que seulement 15,3 % des femmes titulaires d’un baccalauréat avaient étudié dans un domaine en STIM. La nouvelle bourse d’admission de la MWAA contribuera à réduire cet écart persistant entre les genres en encourageant les jeunes femmes talentueuses à choisir des études en STIM.

« Il est plus facile de prendre une décision en sachant qu’il existe un soutien financier », mentionne Mme Czarnocki. « Cela fait pencher la balance en faveur de ces domaines où elles ne se sentent pas absolument à l’aise et bienvenues. »

« Une bourse d’admission est une merveilleuse façon d’encourager et de souligner les réalisations scolaires des femmes qui entrent dans les programmes en STIM alors qu’elles terminent leurs études secondaires et collégiales », explique Cara Piperni, directrice du Service des bourses et de l’aide financière, B. Com. 1994, qui sait d’expérience à quel point ce domaine a besoin de financement. « Les efforts de la MWAA sont en parfait accord avec l’engagement de McGill de remédier à cette sous-représentation. »

Anaëlle Drai Laguéns soutient avec enthousiasme la campagne du 130e anniversaire et croit que la nouvelle bourse incitera davantage d’étudiantes comme elle à faire le saut. « Je pense qu’il est tout à l’honneur de la MWAA d’encourager les jeunes femmes à oser étudier dans ces domaines et peut-être inspirer d’autres femmes — et instaurer un environnement où les genres sont mieux équilibrés », dit-elle.

Cette collecte de fonds d’une durée d’un an gérée par des bénévoles de la MWAA a reçu en neuf mois 74 000 $ pour cette initiative. Il reste à amasser 56 000 $ supplémentaires afin d’assurer une somme suffisante consacrée à la création de cette bourse d’admission qui pourra être octroyée chaque année — et à perpétuité — aux femmes étudiant en STIM.

« Chaque petit geste compte ! » mentionne Mme Wright.
 

Faire un don à la bourse d’études du 130e anniversaire de la MWAA

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