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Les candidats au doctorat tirent le meilleur parti de leur précieuse bourse

Le programme de bourses Vadasz soutient les étudiants exceptionnels de la Faculté de génie dans leur recherche doctorale sur des problèmes complexes

Les et Judy Vadasz aux côtés des boursiers Vadasz à McGill en septembre 2023

Dans la morosité mondiale du début de 2020, un rayon de soleil a illuminé la vie de Kara Hughes. Elle a reçu une prestigieuse bourse d’études doctorales Vadasz à McGill.

« J’étais extrêmement reconnaissante », mentionne Kara Hughes, car cette bourse signifiait qu’elle recevrait un soutien financier de quatre ans pour réaliser sa recherche doctorale en génie chimique.

« Compte tenu de tout ce qui se passait dans le monde, c’était quelque chose de moins à me préoccuper », explique-t-elle.

Chaque année, jusqu’à 15 nouveaux boursiers Vadasz entreprennent leurs études doctorales à la Faculté de génie de McGill. Le programme de bourses Vadasz offre un financement minimum de 32 000 $ par année pendant quatre ans à des étudiants d’exception. 

Ces bourses, qui constituent l’une des formules de financement les plus concurrentielles offertes aux étudiants canadiens au doctorat, permettent également à la Faculté d’attirer des candidats de haut niveau afin de stimuler la recherche universitaire. 

« C’est ma façon d’essayer de redonner au Canada, ce pays a été très important dans ma vie », explique Les Vadasz, l’ancien diplômé de McGill derrière le programme de bourses.

Les Vadasz, B. Ing. 1961, D.Sc. 2007, est arrivé à Montréal en 1957 en tant que réfugié de la Révolution hongroise. Il a reçu une bourse pour étudier le génie électrique à McGill et a poursuivi une carrière extraordinaire chez Intel Corp. Entre autres choses, il a fait partie de l’équipe de direction fondatrice et a dirigé le service de conception qui a développé le premier microprocesseur commercialisé au monde.

« Tout ce qui s’est passé dans ma vie, c’est parce que j’ai eu cette chance. Tout d'abord, je suis venu d'un camp de réfugiés.  Puis, j’ai eu l’occasion de faire des études. Et, tout s’est bâti autour de cela par la suite », explique Vadasz pour parler de sa motivation à aider les étudiants en génie de McGill.

Lors d’une visite à McGill en septembre dernier, son épouse Judy et lui ont rencontré quelques boursiers Vadasz, actuels et anciens, de la Faculté de génie. De notre côté aussi, nous avons discuté avec quelques-uns de ces étudiants Vadasz pour avoir un aperçu de leur recherche doctorale et de leurs travaux en cours. 

Kara Hughes

Kara Hughes, qui en est maintenant à la quatrième année de son programme de doctorat, concentre ses travaux de recherches sur le traitement des eaux usées par électrochimie. Tout particulièrement, elle étudie les composés GenX, lesquels font partie d’un groupe de produits chimiques synthétiques connus sous PFAS et, parfois, comme les « produits chimiques éternels ». Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement, ces produits chimiques de longue durée de vie se retrouvent dans l’eau, l’air, les poissons et le sol, ainsi que dans le sang humain et animal partout dans le monde. 

En raison de sa composition chimique, les composés GenX sont « très difficiles à éliminer à l’aide des méthodes conventionnelles de traitement des eaux usées », soulève Kara Hughes. Des techniques plus avancées sont nécessaires pour y arriver — l’électrochimie étant l’une d’entre elles, ajoute Hughes, qui étudie les moyens de décomposer la molécule.

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Originaire de Montréal, Bijan Shahriari, B. Ing. 2020, est retourné dans sa ville natale pour ses études de doctorat en génie électrique. Il avait fait des demandes d’admission pour deux autres universités — l’une au Canada, l’autre aux États-Unis — mais la bourse doctorale Vadasz, qui se veut très généreuse, a pesé lourd dans sa décision de fréquenter McGill. « C’était un honneur, et c’était aussi un soupir de soulagement immédiat », dit-il en parlant de la bourse.

Ironiquement, Bijan Shahriari avait refusé un emploi chez Intel (l’entreprise où Vadasz a joué un rôle précurseur) après sa maîtrise afin de poursuivre ses études. « Je voulais voir jusqu’où je pouvais me dépasser dans le milieu universitaire », explique Shahriari, qui prévoit d’occuper un poste en recherche et développement dans le secteur privé après l’obtention de son doctorat. Ses recherches doctorales portent sur la modélisation et la simulation de circuits électriques. Il est pratiquement impossible de concevoir une puce informatique à la main, car celle-ci contient des milliards de composants, soulève Bijan Shahriari. Ses travaux visent donc à optimiser un logiciel utilisé pour concevoir les puces. 

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Il y a un fil conducteur entre la thèse de doctorat de Ryan Galagusz en génie électrique à McGill, dont les recherches portaient sur la simulation de champs électromagnétiques, et son travail actuel en recherche et développement comme ingénieur logiciel chez Siemens EDA à Montréal, et il s’en estime bien heureux.

Au cours de ses études doctorales, Ryan Galagusz a exploré la diffusion électromagnétique — ou l’interférence entre des appareils — et comment il serait possible de la simuler sur un ordinateur. Alors que ses travaux de thèse étaient sur la simulation d’antennes, ses recherches actuelles visent à simuler des transformateurs, des moteurs et d’actionneurs. « On ne veut pas construire tous les prototypes » explique Ryan Galagusz, B. Ing. 2012, Ph. D. 2019. « Au lieu de cela, on veut les simuler afin de réduire le nombre de prototypes qu’il faudrait construire. »

Ryan Galagusz a reçu une bourse Vadasz pour ses études doctorales. « Ça m’a permis de me concentrer sur ce qui m’intéressait dans le cadre de mes recherches. Je m’intéressais aussi à divers aspects de l’enseignement. J’étais auxiliaire d’enseignement et j’ai même donné quelques cours. Je n’ai pas eu à occuper un travail supplémentaire. J’ai pu me concentrer uniquement sur la recherche. »

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Emily Porter, ancienne boursière Vadasz, B. Ing. 2009, M. Ing. 2010, Ph. D. 2015, est de retour à Montréal depuis peu où elle s’est jointe au Département de génie biomédical de McGill à titre de professeure adjointe. Elle y apporte son expertise en technologies médicales des micro-ondes, lesquelles sont peu coûteuses et permettent de réaliser des examens de tomodensitométrie fréquents ainsi que des suivis de santé. 

Au cours de ses études doctorales à McGill, Emily Porter a étudié une nouvelle approche de suivi et de dépistage de la santé mammaire par micro-ondes. « Habituellement, on passe une mammographie aux rayons X, et peut-être une biopsie ou une IRM par la suite. Et nous, on voulait faire quelque chose qui permettrait un dépistage encore plus fréquent. Quelque chose de réalisable dans le bureau de votre médecin généraliste, ou de possible à faire chaque semaine pendant le suivi d’un traitement. La technologie des micro-ondes permet ce type de dépistage ou de suivi à très faible coût, et au point de service. Et j’ai travaillé à développer un prototype à cette fin. » 

Lorsqu’elle parle de la technologie des micro-ondes, Emily Porter ne fait pas référence à la puissance élevée des ondes utilisées dans les fours à micro-ondes de votre cuisine. « La puissance que nous utilisons est inférieure à celle des téléphones cellulaires et c’est la même gamme de fréquences », dit-elle. 

Embauché pour un poste en santé numérique, Emily Porter travaille à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) dans le cadre de son programme de recherche sur le cancer. « Nous essayons d’exploiter le vaste ensemble de données dont nous disposons actuellement et d’intégrer un plus grand nombre d’appareils portables pour améliorer la fréquence de suivi des patients, la prise de décision » et de meilleurs soins à cet égard, explique-t-elle.

Emily Porter trouve son domaine de recherche gratifiant en raison de la portée concrète de ses travaux de laboratoire qui ouvre la voie à des applications tangibles pour les patients.

« C’est une voie très directe et je pense que c’est très motivant parce qu’il est possible de voir que ce que nous faisons a le potentiel d’aider prochainement certaines personnes. »

Les boursiers Vadasz Scholars discutent avec Les Vadasz

La générosité de personnes inconnues a laissé une marque indélébile sur Les Vadasz lorsqu’il étudiait à McGill.

Dans le cadre des entrevues du Memory Project: Visual History Archive of Hungarian Emigration, un projet initié par l’autrice Andrea Lauer Rice et la journaliste Réka Pigniczky, Les Vadasz a parlé de sa bourse d’admission de McGill et a aussi raconté comment l’Université avait réussi à obtenir le soutien des donateurs. Il allait parfois chercher les chèques et les gens lui souhaitaient bonne chance. 

« Tout cela m’a grandement influencé », a mentionné M. Vadasz vers la fin de sa plus récente visite à Montréal. « Pourquoi de parfaits inconnus qui ne me connaissaient pas — ils n’avaient jamais entendu parler de moi et ne me reverraient jamais — me donneraient-ils de l’argent ? Mais beaucoup d’entre eux l’ont fait et j’ai gardé leur geste à l’esprit. »

Depuis 2007, le couple Vadasz et leur fondation familiale ont soutenu 228 boursiers à McGill – et ce nombre continue de croître. 

Les bourses ont eu un « impact profond » sur la capacité de la Faculté de génie à recruter des étudiants exceptionnels aux cycles supérieurs, affirme la doyenne Viviane Yargeau, ce qui donne lieu à des recherches fort importantes. 

« La recherche que nous faisons dans un contexte universitaire est le fruit du travail de ces étudiants aux cycles supérieurs », renchérit Mme Yargeau. « Souvent, nous nous concentrons sur les étudiants des cycles supérieurs eux-mêmes et sur leur formation, car c’est vraiment au cœur de ce que nous faisons. Mais au niveau des cycles supérieurs, il y a aussi les résultats de la recherche.  Et je dis souvent que la recherche que nous faisons ne peut être meilleure que la qualité des étudiants diplômés que nous recrutons. »

Le programme de bourses Vadasz a vraiment permis à la Faculté « d’avoir ce flux continu de nouveaux étudiants aux cycles supérieurs pour soutenir les recherches importantes menées par nos professeurs. »