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Lancement d’une mission donnant libre accès à l’espace

Le McGill Space Group rend les connaissances spatiales accessibles à la nouvelle génération

Un satellite dans l’espace

Bien qu’ils aient étudié dans des domaines différents, Paul Albert-Lebrun, B. Ing. 2018 et Félix Valin, B. Sc. 2019 partagent la même passion : démocratiser l’accès aux connaissances sur l’espace.

Paul Albert-Lebrun a créé le McGill Space Group (MSG) en 2015 afin d’encourager une approche interdisciplinaire des études spatiales grâce au regroupement d’étudiants de différentes facultés. Ses efforts ont porté leurs fruits : plus de 40 étudiants des Facultés des sciences, des arts et de l’éducation ont répondu à l’appel.

« C’était formidable à voir, remarque-t-il. Les ingénieurs voient le monde d’une certaine façon, et les étudiants en art le voient complètement autrement. On découvre ainsi de nombreux points de vue différents. »

Félix Valin, qui étudie en physique, a été l’un des premiers à embarquer dans l’aventure, attiré par l’objectif de vulgarisation pédagogique du groupe.

« Quand j’étais enfant, l’espace m’intéressait beaucoup, mais aucun de mes professeurs n’abordait ce sujet en classe. C’est quelque chose qui m’a toujours manqué durant ma scolarité, explique-t-il. J’aimerais que ce manque de formation sur l’espace disparaisse pour la prochaine génération. »

Préparation au décollage pour la nouvelle génération

Le MSG a commencé à élaborer des présentations interactives pour les écoles primaires et secondaires, les cégeps ainsi que le grand public.

« Un jour, ce ne seront plus seulement les ingénieurs et les scientifiques qui travailleront sur les mystères de l’espace, il s’agira d’une œuvre interdisciplinaire, précise Félix Valin. Je souhaite démontrer aux enfants que l’industrie spatiale n’est pas réservée aux personnes très intelligentes ou aux matheux. Tout le monde peut y avoir accès. »

En 2018, le groupe d’étudiants (dont on voit quelques-uns des membres ci-dessous) a effectué une présentation interactive au Centre des sciences de l’espace du Cosmodôme de Laval, au Québec. À cette occasion, ils ont expliqué le fonctionnement des satellites et permis aux participants de construire leur propre maquette à partir de matériaux de construction de base. Par la suite, le groupe a rejoint l’initiative Explorez McGill, qui présente la vie universitaire à des élèves du secondaire; il présente dans ce cadre des ateliers sur l’espace dans les écoles de la région montréalaise.

Le MSG joue également un rôle moteur dans la mise en relation des différents intervenants de l’industrie spatiale. Il a ainsi contribué à la création des Associations étudiantes spatiales de Montréal (MSSA), qui regroupe des associations similaires de l’Université Concordia, Polytechnique Montréal, l’École de technologie supérieure et l’Université de Sherbrooke. Le MSSA est l’organisateur du Symposium de l’espace à Montréal.

Premier événement du genre au Canada, ce symposium rassemble étudiants, chercheurs et cadres de l’industrie dans un but de partage des connaissances et de réseautage. Lors du premier de ces symposiums, qui a eu lieu en 2017 au Palais des congrès de Montréal, c’est Sylvain Laporte, président de l’Agence spatiale canadienne, qui a donné le discours d’ouverture. En 2018, c’est lors du symposium qu’a eu lieu le lancement du Canadian Satellite Design Challenge (CSDC), un concours à l’échelle du Canada dans le cadre duquel les étudiants des universités participantes doivent concevoir et construire un satellite.

Aller dans l’espace à peu de frais

Les équipes qui participent au CSDC ont deux ans pour concevoir et construire un satellite capable d’accomplir une mission particulière. Quand Paul Albert-Lebrun a créé le MSG, sa mission était de construire un satellite portant un suiveur stellaire, c’est-à-dire une technologie permettant de déterminer l’orientation d’un satellite grâce à des photos des étoiles environnantes, dont le positionnement permet d’effectuer des calculs.

« La conception du satellite s’est faite selon un processus extrêmement rigoureux, explique Paul Albert-Lebrun. Quand on a un problème de voiture, on l’amène au garage... Ce n’est évidemment pas possible avec un satellite. Une fois qu’on l’a lancé dans l’espace, on ne peut plus jamais y toucher; tout doit donc être parfait, pour toute la durée de la mission. »

Même si le MSG n’a pas terminé le suiveur stellaire à temps pour le défi CSDC, le projet suit toujours son cours. La technologie sera installée à bord d’un satellite construit par les étudiants de Polytechnique, qui ont rassemblé le financement nécessaire pour en effectuer le lancement en 2021.

Le suiveur stellaire est assemblé à une fraction du coût de ses prédécesseurs. « La fabrication d’un suiveur stellaire de base coûte habituellement environ 30 000 $. Nous sommes toujours en phase de tests, mais le nôtre a coûté moins de 1 000 $ », indique Félix Valin, qui a été directeur du MSG durant la dernière année universitaire.

L’équipe travaille également d’arrache-pied à l’adaptation de son dispositif pour le défi actuel du CSDC : un « satellite photo » qui recevra par courriel des demandes de photos de divers lieux de la Terre, puis, quand il passera au-dessus, les prendra en photo et en transmettra les images.

Des projets d’avenir qui s’appuient sur les apprentissages réalisés

Paul Albert-Lebrun et Félix Valin estiment tous deux qu’avoir pris les rênes du MSG a constitué une expérience enrichissante pour eux, et qu’ils ont acquis des compétences qu’ils n’auraient pas pu obtenir en classe.

« Je pense que ce groupe est important pour les gens qui, comme moi, apprennent par la pratique », remarque Paul Albert-Lebrun.

Ses nouvelles compétences, comme la gestion d’équipe, lui serviront pour la suite de sa carrière dans l’industrie spatiale.

Pour Félix Valin, qui pour sa part commence des études supérieures en physique à l’Institut spatial de McGill et prévoit de faire une carrière universitaire, les apprentissages réalisés sont également pertinents.

« J’ai appris à être bienveillant en classe, et à faire en sorte que chacun se sente valorisé. C’est très important pour moi, parce que l’enseignement et l’espace sont mes deux passions. Si je peux donner des cours sur l’espace, alors je suis heureux », explique-t-il.

Soutenez les initiatives étudiantes comme le MSG grâce à un don au Fonds initiatives étudiantes de la Faculté de génie.