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La ruche d’art de McGill, bourdonnante de créativité

À la Faculté des sciences de l’éducation, un espace unique en son genre permet à l’ensemble de la communauté mcgilloise de se frotter aux arts visuels

Personnes travaillant à une œuvre dans la Ruche d’art de McGill

Les participants à la Ruche d’art de McGill se lancent dans un travail de création

: photo avec l’aimable autorisation de la Ruche d’art de McGill

Maria Ezcurra observe d’un œil admiratif les petits groupes qui discutent en travaillant dans la Ruche d’art de McGill, au premier étage du pavillon de la Faculté des sciences de l’éducation. Au milieu de grandes tables et d’une myriade de fournitures artistiques, l’un des groupes fignole un système solaire dont les planètes sont faites de ballons de papier mâché.

Ouverte à tous cinq jours par semaine, la Ruche d’art dessert l’ensemble de la communauté mcgilloise. Elle sert à la fois d’atelier, de centre de recherche, d’espace événementiel et de galerie d’exposition.

« Si on nous demande quelque chose que nous n’avons jamais fait, nous allons tenter de rendre cela possible, explique Maria Ezcurra, l’animatrice de la ruche. L’art et la créativité sont tout aussi importants que la communauté : c’est un espace où chacun se sent le bienvenu et peut accomplir tout ce qui contribuera à son bien-être. »

Des étudiants artistes

« J’y suis allée une fois, et j’ai été happée, explique Mariam Sabbah. Depuis, j’y retourne chaque semaine. »

Au départ, Mariam venait à la Ruche pour faire de l’art, mais elle a rapidement réalisé qu’elle souhaitait s’engager bénévolement afin de faire croître l’espace. Désormais, le vendredi, elle endosse un rôle de représentante : elle répond aux questions et supervise les activités. Mais sa participation ne se limite pas à cela. « J’ai tout un carnet plein d’idées de ce que j’imagine pour la Ruche d’art », admet-elle en riant.

Étudiante en première année de gestion, Mariam parle de l’art comme d’une véritable passion; selon elle, il l’aide à gérer le stress de la découverte de la vie universitaire.

« Dans ma chambre, j’ai un mur plein de tout ce que j’ai fait à la Ruche d’art : peintures, croquis, dessins au fusain. J’ai comme objectif de nous faire encore plus connaître à McGill. Selon moi, plus on donnera d’occasions de création artistique aux étudiants de McGill, mieux ce sera. »

Les débuts de la Ruche d’art

En 2015, Maria Ezcurra, une artiste visuelle, a été l’une des deux premiers artistes en résidence de la Faculté des sciences de l’éducation, un programme mis en place par l’Institut de recherche pour le développement et le bien-être humain grâce à la générosité de Pauline Smith, M. Éd. 1975.

« J’ai réalisé dès le départ que l’art était partout, mais qu’il manquait simplement d’espaces pour le montrer », explique Maria.

Après avoir constaté que bon nombre d’étudiants avaient déjà un lien avec les arts, elle a eu envie de faciliter l’expression de cette créativité.

« J’ai décidé de faire davantage qu’afficher simplement mes travaux sur un mur. Je souhaitais trouver des moyens d’exposer ou de présenter certaines des œuvres extraordinaires qui se créent déjà ici. »

L’un de ses projets a été de mettre en place une petite ruche d’art. Elle trimbalait une table et des fournitures artistiques d’un bout à l’autre de la Faculté des sciences de l’éducation, animait des activités et offrait un espace aux gens pour s’asseoir, créer et discuter. « C’était une installation modeste, mais ça a très bien marché », indique-t-elle.

Unique à Montréal

L’espace permanent de la Ruche d’art a été inauguré en novembre 2017, dans le cadre du mouvement mondial de création d’ateliers sous forme de ruches d’art qui accueillent tous les artistes sans distinction, qui a le vent en poupe.

La Ruche d’art se veut un espace pour chacun à McGill; elle est financée par la Fondation Rossy et par Pauline Smith.

L’initiative P. Lantz finance non seulement le programme d’artistes en résidence, mais aussi des bourses d’études annuelles pour le premier cycle et les cycles supérieurs au sein de la Faculté, des espaces de spectacle et d’exposition pour les projets artistiques réalisés par les étudiants et les membres du corps enseignant, le travail de recherche et de création ainsi que des partenariats avec des écoles locales de formation en musique.

La Ruche d’art de McGill est la seule de Montréal à avoir des artistes en résidence. « Qui changent chaque année, précise Maria Ezcurra. Chaque artiste a ses intérêts propres et travaille avec des moyens d’expression différents. » Le temps d’obtenir un diplôme en éducation, un étudiant pourrait ainsi rencontrer huit artistes différents.

Une ruche bourdonnante d’activité

Lori Beavis a été artiste en résidence en 2016-2017. D’origine anishinabeg, elle s’est employée à apporter un regard autochtone au programme et a lancé une série de projections de films autochtones.

L’hiver dernier, cet événement a pris place dans la Ruche d’art.

« Même si certains étudiants font leurs devoirs ou travaillent sur un de leurs projets et qu’ils ne sont pas nécessairement là pour regarder les films, ils peuvent en absorber un peu de l’énergie », explique Lori Beavis, que le lieu de projection ravit.

Elle montre tout un éventail de films, par exemple de la réalisatrice Shelley Niro, une artiste mohawk des Six Nations. « Ça va et ça vient. Le Grand Nord m’intéresse énormément. J’ai projeté une série de films inuits en janvier dernier, quand le froid était mordant », indique-t-elle.

Cette année, le programme d’artistes en résidence a recherché des artistes dont le travail met en exergue le spectacle. Déborah Maia de Lima est une danseuse qui s’intéresse au mouvement, tandis que l’œuvre de Lou Sheppard, artiste multidisciplinaire, touche la mise en scène, la représentation et la musique.

Ces deux artistes travaillent également en collaboration, ce qui est très bénéfique pour les étudiants, selon Maria Ezcurra. « Si on a la possibilité de voir comment deux artistes travaillent de concert à la création d’une œuvre, cela peut susciter un désir de collaboration avec d’autres ».

Lou Sheppard a animé récemment un atelier de visualisation de chants d’oiseaux en disparition. Les participants écrivaient des partitions à partir d’images d’enregistrements de chants d’oiseaux de type échographie. Les résultats dépendaient de l’expérience musicale des participants, mais aussi de leur inspiration.

Lou Sheppard aime avoir accès à la Ruche. « C’est vraiment extraordinaire de pouvoir donner aux gens une idée du mode de travail des artistes dans le temps : ainsi, ils peuvent constater que la recherche derrière la réalisation artistique n’est pas différente de leur propre pratique », explique-t-elle.

« La Ruche d’art et l’initiative P. Lantz sont deux choses différentes qui ont commencé d’un même élan. Elles sont complémentaires; je ne les conçois pas l’une sans l’autre », remarque Maria Ezcurra.

Renseignements complémentaires sur l’initiative de Ruche d’art de McGill