En tant que conseiller en placements et comptable de formation, Bob Goldberger connaît très bien la « magie de la capitalisation », qui consiste à faire travailler l’argent, c’est-à-dire lui donner le temps de fructifier tout en continuant d’investir. D’ailleurs, la croissance composée demeure tout aussi magique dans un contexte caritatif.
« Tout le monde sait ce qu’est l’intérêt composé », explique Goldberger, MBA 1982, « mais lorsque vous voyez un fonds de dotation commencer avec zéro dollar pour devenir une bourse annuelle de 25 000 $, c’est de la croissance en fonction de la croissance. Ce fonds croît tout le temps et pour toujours, voilà toute la beauté d’une dotation. »
Sa conjointe Linda Goldberger, B.T.S. 1978, et lui ont créé des dotations dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et notamment à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, où M. Goldberger a obtenu son MBA.
En 2009, la bourse Linda et Robert J. Goldberger a vu le jour dans le but de soutenir des étudiants qui commencent leurs études de MBA à McGill. Ce faisant, ils figurent parmi les premiers donateurs à avoir créé une bourse permanente pour le programme de MBA de la Faculté.
Occasionnellement, des personnes lauréates me demandent: “Pourquoi avez-vous créé cette bourse?” La réponse est simple. Ma femme et moi croyons en ces jeunes hommes et femmes extraordinaires et nous voulons investir dans leur avenir.”
Offerte pour la première fois au cours de l’année universitaire 2011-2012, cette bourse accordait 7 500 $ par an à une seule personne bénéficiaire. Mais, grâce à la constante générosité et à la ténacité du couple — M. Goldberger était déterminé à offrir éventuellement une bourse annuelle d’une valeur de 20 000 $ — le montant a plus que triplé et s’élève maintenant à 22 000 $ par an. Même que cette bourse passera à 25 000 $ pour l’année universitaire 2023-2024.
« La raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons, c’est pour ces personnes que nous appelons nos enfants de McGill, ce sont tous des diplômés universitaires extraordinaires ayant besoin d’un soutien financier », déclare M. Goldberger. Ce dernier souhaite d’ailleurs inspirer d’autres à donner.
« Quarante ans après avoir obtenu mon MBA de McGill, je jette un regard rétrospectif et je me demande comment nous avons fait pour progresser de la sorte. Et ce n’est pas comme si nous avions fait un miracle en cours de route. Nous avons opté pour une direction et avons maintenu le cap », explique-t-il, ce qui lui a permis de réaliser le plein potentiel de la capitalisation.
Bob Goldberger a toujours été favorable aux fonds de contrepartie, par lesquels certains employeurs égalent les dons de bienfaisance de leurs employés jusqu’à concurrence d’un certain montant. C’est une option dont il a pu se prévaloir pour constituer quelques-uns des fonds de dotation de sa conjointe et lui.
« Nous avons eu la chance qu’une grande fondation caritative montréalaise verse une somme équivalente à notre promesse initiale pour créer ce fonds de dotation. En chemin, un ancien employeur a égalé nos dons annuels à McGill pendant un certain nombre d’années. Lorsque vous rassemblez tout cela à nos dons annuels, vous arrivez à un montant que vous n’aviez jamais pensé possible. »
M. Goldberger a fréquenté le cégep John Abbott dans l’ouest de l’île de Montréal. Une bourse lui a permis d’étudier à l’Université Bishop, où il était un athlète étudiant. Alors que 20 années s’étaient écoulées depuis l’obtention de son diplôme, il a pensé qu’il devait aider les étudiants tout comme l’inconnu qui a soutenu ses études autrefois. Il a alors créé une dotation à Bishop’s afin d’offrir des bourses à un certain nombre d’étudiants-athlètes chaque année. Il préside bénévolement la fondation de cette université. Il aide également les étudiants du MBA de McGill —11 personnes à ce jour — et dont la récente diplômée Justine Nadeau-Routhier, MBA 2022.
Justine Nadeau-Routhier, titulaire d’un baccalauréat en génie chimique, envisageait depuis plusieurs années de faire des études de MBA et a été surprise — et ravie — d’apprendre qu’elle avait remporté cette importante bourse. « C’était un grand honneur d’avoir été choisie pour la bourse Linda et Robert J. Goldberger », explique-t-elle. « J’étais également heureuse de pouvoir entrer dans le réseau de McGill. J’ai ainsi pu aller à l’université de mon choix. »
Cette généreuse bourse lui a permis de prendre un congé de formation professionnelle de son emploi de consultante en gestion chez IBM pour étudier à temps plein en vue d’obtenir son MBA. « J’ai fait une formation accélérée et terminé le programme en 12 mois… la bourse m’a permis d’y arriver — de vraiment me concentrer à 100 % sur les nouvelles compétences à apprendre », dit-elle.
Mme Nadeau-Routhier a beaucoup aimé ses études de MBA à la Faculté de gestion Desautels, notamment deux occasions d’apprentissage expérientiel : une participation au L'Oréal Brandstorm, un concours international de cas d’innovation (son équipe a atteint la finale nationale), et un voyage d’études à Copenhague, Berlin et Amsterdam pour vivre de près le fonctionnement d’entreprises d’Europe.
Elle occupe maintenant un poste stratégique chez IBM, où elle peut « mettre réellement en pratique les nouvelles compétences acquises dans un nouveau contexte pour ma carrière », explique-t-elle.
Après ses études de MBA à McGill, M. Goldberger a déménagé à Toronto pour obtenir son titre de comptable professionnel agréé et travailler dans une entreprise de traitement de données, puis dans les services bancaires d’investissement dans le domaine de l’immobilière.
« Je continuais à avoir ce désir tenace de travailler en étroite collaboration avec les gens — en leur nom et pour eux », dit-il.
« Je pensais être capable d’aider les gens à prendre de bonnes décisions financières… et d’apporter une valeur ajoutée à leur vie », explique M. Goldberger, qui est devenu conseiller en investissement au début des années 1990 et qui compte aujourd’hui plus de 30 années d’expérience dans ce domaine.
Pour Bob Goldberger, la philanthropie, c’est investir dans les gens. «Occasionnellement, des personnes lauréates me demandent: “Pourquoi avez-vous créé cette bourse?” La réponse est simple. Ma femme et moi croyons en ces jeunes hommes et femmes extraordinaires et nous voulons investir dans leur avenir. »
« Les talents ne manquent pas, mais les occasions, oui », ajoute-t-il en faisant une analogie avec les participantes et participantes de American Idol ou The Voice. Tous ne brilleront pas comme Kelly Clarkson « mais leur cheminement de carrière peut progresser de manière spectaculaire. »
« La philanthropie devrait être là pour offrir à ceux qui n’ont pas les mêmes chances une occasion de devenir le meilleur d’eux-mêmes. »