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Je Donne

Encourager un plus grand nombre de femmes à étudier l’informatique

Au sommet de son art dans l’industrie des jeux vidéo, Jade Raymond encourage d’autres femmes à étudier l’informatique grâce à une nouvelle bourse de McGill.

Jade Raymond

Lorsque Jade Raymond, B. Sc. 1998, a étudié à l’École d’informatique de McGill, elle était l’une des rares femmes inscrites au programme, et « je pense que j’étais la seule femme dans ma promotion à avoir décroché un emploi de programmeuse en informatique après avoir obtenu mon diplôme ».

Mme Raymond est devenue une pionnière dans l’industrie des jeux vidéo, entre autres elle a participé à créer l’énorme succès du jeu Assassin’s Creed et à construire des studios à partir de zéro pour Ubisoft et Electronic Arts.

Tout au long de son parcours, Mme Raymond a toujours eu à cœur d’encourager les femmes — et les jeunes en général — dans leur carrière. Cette passion s’étend maintenant à l’École d’informatique de McGill grâce à une nouvelle bourse destinée aux étudiantes de premier cycle qu’elle a créée. La bourse Jade Raymond pour les femmes en informatique sera attribuée chaque année à deux étudiantes au maximum, en fonction de leurs besoins financiers et de leurs bons résultats scolaires.

« J’étais une femme qui étudiait l’informatique. J’ai payé mes études, mes livres et tout le reste moi-même », explique Mme Raymond, qui travaillait la nuit dans un hôpital pendant ses études à McGill.

« Je veux offrir aux autres le succès que j’ai connu dans ma carrière et j’espère pouvoir aider des femmes à connaître le même succès dans le domaine de l’informatique et à faire avancer un peu les choses », déclare Mme Raymond, fondatrice et présidente de Haven Studios. Elle espère également que la bourse incitera les jeunes femmes à envisager d’étudier en informatique.

Mme Raymond a cofondé l’entreprise montréalaise Haven Studios en 2021. Elle dirigeait la division Jeux et divertissement de Stadia, l’entreprise de jeux de Google maintenant fermée, lorsque le géant de la technologie a décidé d’arrêter de poursuivre ses activités dans l’industrie du jeu et cesser sa production de jeux en cours de développement.

« Le moment était venu de créer notre propre studio, explique Mme Raymond. Avec l’accord de Google d’embaucher n’importe qui de mon organisation, tout ce que j’avais à faire était de trouver du financement. C’était l’occasion de transformer un problème en occasion d’affaires pour l’équipe. » Environ 25 employés de son ancienne équipe de Google se sont joints à elle chez Haven Studios, l’entreprise avait reçu un financement de Sony pour concevoir un prototype de nouveau jeu vidéo.

Un an plus tard, Sony faisait l’acquisition de l’entreprise Haven Studios, laquelle est devenue le premier studio PlayStation au Canada.

« Mon premier emploi a été chez Sony. Le fait que Sony ait fini par racheter mon entreprise m’a donc permis de boucler la boucle », explique-t-elle. Mme Raymond estime qu’il s’agissait de la meilleure avenue possible, car « ce type de grands jeux commerciaux que nous faisons » nécessitent des centaines de personnes et des centaines de millions de dollars. De plus, Sony respecte l’importance pour chaque studio d’avoir sa propre identité créative et sa propre culture, dit-elle.

« Nous avions une toute nouvelle franchise à laquelle nous donnions vie », explique Mme Raymond à propos de « Fairgames », un jeu de braquage compétitif.

Comment s’est-elle sentie au début dans une industrie du jeu vidéo dominée par les hommes?

Mme Raymond raconte qu’elle a eu un premier patron formidable — Jeff Lind — qui l’a encouragée et l’a invitée à participer aux réunions sur l’architecture technique. Lors d’une réunion en particulier, alors que l’équipe était confrontée à un problème de programmation épineux, Mme Raymond a repensé à son cours sur les structures de données et les algorithmes à McGill et dit : « Oh, nous pourrions utiliser une machine à états pour le faire ». Son équipe de programmeurs principaux l’a alors regardée et a dit : « Une machine à états, oui! », se souvient-elle.

« Je n’avais en fait jamais écrit de machine à états dans mes travaux ou quoi que ce soit, mais je savais, d’après les cours que j’avais suivis, que cela réglerait le problème. »

Mme Raymond a trouvé le travail de programmeuse amusant et gratifiant. Elle est ensuite devenue productrice dans des rôles techniques et créatifs, puis chef de studio et fondatrice, « et j’ai adoré chaque étape de mon parcours professionnel », dit-elle.

En 2019, Mme Raymond a reçu le prix Andrew Yoon Legend décerné par le New York Videogame Critics Circle. « Alors que les jeux que Jade Raymond a aidé à créer ont été précurseurs, ses contributions en tant que chef de file de l’industrie ont été tout aussi remarquables. Elle a été une voix éclairante et un exemple important pour rendre le monde du jeu plus inclusif », a déclaré le groupe à l’époque.

Jade Raymond a entendu de jeunes joueuses de jeux vidéo lui dire que le fait de la voir occuper un rôle de direction les avait aidées à prendre conscience qu’elles pouvaient elles aussi trouver une place dans l’industrie.

« Cela me fait vraiment chaud au cœur », dit-elle.

Améliorer l’accès des femmes aux études en informatique

La composition de la population étudiante a beaucoup changé depuis que Mme Raymond a étudié à l’École d’informatique : les femmes représentaient 38 % des étudiants de premier cycle de l’École en 2022-2023. Parmi les universités canadiennes, McGill compte la plus forte proportion de femmes qui étudient l’informatique au premier cycle, signale Mathieu Blanchette, directeur de l’École et professeur agrégé d’informatique.

M. Blanchette explique que l’École a constaté que l’un des principaux obstacles à l’admission des femmes est la rigidité des programmes : dans de nombreuses universités, si vous ne savez pas dès le premier jour que vous voulez étudier l’informatique, vous ne pouvez pas décider de changer de programme plus tard.

« Nous avons travaillé très fort en tant que département pour nous assurer que les étudiantes qui découvrent que les sciences informatiques sont amusantes aient la possibilité de se joindre à ces programmes », ajoute M. Blanchette.

McGill a fait un effort concerté pour assurer une flexibilité intégrée dans les programmes afin de fournir des moyens d’accéder aux études en informatique par des voies non traditionnelles, renchérit M. Blanchette. L’École affecte des professeurs de haut niveau — dont un grand nombre sont des femmes — à l’enseignement des cours d’introduction à l’informatique. Ces professeurs font un travail fantastique pour que la totalité de leurs étudiants, mais les filles en particulier, se rendent compte que c’est un domaine à leur portée, explique M. Blanchette.

Le don de Mme Raymond à l’École permettra de poursuivre ces efforts, dit-il.

« Au-delà du don lui-même, Jade Raymond est un merveilleux modèle pour les femmes en informatique », affirme M. Blanchette, soulignant qu’elle connaît beaucoup de succès et qu’elle s’est efforcée de créer des environnements inclusifs et agréables pour les femmes.

Bruce Lennox, doyen de la Faculté des sciences, a remercié Mme Raymond de sa générosité et de sa vision pour soutenir les prochaines générations de femmes en informatique à McGill.

« Les ingrédients d’études universitaires réussies sont nombreux, et le soutien financier est la pierre angulaire sur laquelle tout le reste repose, a déclaré M. Lennox. Non seulement le don de Mme Raymond permettra à des étudiantes de fréquenter McGill, mais son histoire trouve aussi un écho auprès de la population étudiante et les aide à s’ouvrir à l’idée qu’elle peut aussi le faire. La représentation est importante. »