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Je Donne

Des remèdes pour la planète forgés par la collaboration

Le projet Nouveau Vic redéfinira l’apport de McGill au développement durable

The New Vic CollabSpace
Le Nouveau Vic : là où les idées durables prendront racine

Audacieux à souhait, le projet Nouveau Vic occupera une partie du vaste site historique qui, jusqu’en 2015, a abrité l’Hôpital Royal Victoria.

Grâce à la philanthropie, McGill entend transformer une partie de l’ancien hôpital en un centre de recherche, d’apprentissage et d’enseignement de pointe consacré aux systèmes de développement durable et aux politiques publiques. Dans un plan ambitieux, elle réinvente trois des édifices patrimoniaux de l’avenue des Pins et remplace une section de la construction datant du milieu du xxe siècle par un nouveau pavillon conforme aux normes les plus avancées de conception durable.

Le Nouveau Vic hébergera trois grappes de recherche au cœur du développement durable – systèmes moléculaires/des matériaux, systèmes terrestres et systèmes urbains – ainsi que l’École de politiques publiques Max-Bell. Les aires de réunions informelles et d’interactions favoriseront la collaboration interdisciplinaire.

Le projet assurera la concrétisation des fruits de la recherche en favorisant les échanges directs entre l’expertise en politiques publiques et la science de la durabilité, et la collaboration avec les partenaires des secteurs privé et public.

Image de conception préliminaire du Nouveau Vic
: Image de conception préliminaire - sous réserve de l’approbation du projet. Diamond Schmitt / Lemay Michaud Architectes.
L’énergie propre et les matériaux durables

La recherche actuelle sur le développement durable à McGill donne un aperçu du type de collaborations interdisciplinaires qui s’incarneront au Nouveau Vic.

Le nouveau Centre d’innovation en stockage et conversion d’énergie de McGill (McISCE, de l’anglais McGill Centre for Innovation in Storage and Conversion of Energy) aspire à devenir l’un des centres de recherche les plus importants du monde en conversion d’énergie zéro carbone et en innovation en matière de stockage. Basé à la Faculté de génie, le McISCE dispose d’un réseau comprenant des membres des facultés suivantes : sciences, sciences de l’agriculture et de l’environnement et gestion.

Le McISCE a reçu un énorme soutien à l’automne 2021, à savoir un don de 2 millions de dollars du Groupe Banque TD qui contribuera à renforcer la capacité de recherche et à former des étudiants capables de faire progresser les technologies avancées de stockage d’énergie propre.

Le professeur Sylvain Coulombe et Lynn Hein examinent un système de plasma à basse pression

Le professeur Sylvain Coulombe et Lynn Hein examinent un système de plasma à basse pression pour la synthèse de matériaux de pointe.

: Owen Egan / Joni Dufour

Les technologies actuelles permettent de récolter de l’énergie à partir de sources autres que les combustibles fossiles, notamment les énergies éolienne et solaire. Toutefois, les difficultés que posent le stockage à long terme et la conversion de cette énergie constituent des obstacles majeurs à leur utilisation généralisée. C’est ici qu’entrent en jeu les recherches menées au McISCE.

« L’hydrogène peut être une énergie propre, mais le problème est de savoir comment le stocker pour les transports lourds ou les livraisons d’énergie sur de longues distances, ou même pour le commerce international de l’énergie », explique Jeffrey Bergthorson, professeur au Département de génie mécanique et cofondateur du McISCE.

Son laboratoire sur les carburants de substitution étudie l’utilisation des combustibles métallurgiques comme moyen de stockage et même pour la production d’hydrogène à la demande.

« L’une des idées est d’utiliser l’aluminium comme combustible recyclable et source d’énergie renouvelable. Ensuite, on peut brûler l’aluminium avec de l’eau pour libérer l’hydrogène à la demande plutôt que de transporter et de stocker l’hydrogène, explique le Pr Bergthorson. De plus, cette solution est totalement durable, car il est possible d’utiliser ainsi l’aluminium à l’infini : c’est un combustible circulaire. »

Autre initiative multidisciplinaire ambitieuse : l’Initiative systémique de McGill sur la durabilité (ISMD), qui mobilise des chercheurs de divers domaines autour de défis à grande échelle de développement durable.

Audrey Moores, professeure au Département de chimie, codirige le volet de recherche de l’ISMD sur la création de matériaux durables.

« Notre équipe met au point de nouvelles approches pour comprendre la toxicité des nanoparticules. Nous avons conçu de nouveaux matériaux pour les applications énergétiques, et nous avons étudié la toxicité des composants de la peinture », explique la professeure Moores. « Le succès de chacun de ces projets résidait dans notre capacité à collaborer avec de multiples facultés. »

Les étudiants bénéficient également de la collaboration transdisciplinaire. « Ils sont exposés à de multiples disciplines et acquièrent une bien meilleure perspective de la pensée systémique, c’est-à-dire qu’ils apprennent à penser en fonction de systèmes plutôt que de se limiter à de petits problèmes distincts », dit-elle.

Les étudiants relèvent le défi

Partout à l’Université McGill, les étudiants travaillent à protéger l’avenir de notre planète. Le projet Nouveau Vic intensifiera ces efforts et encouragera davantage d’étudiants à intégrer des principes écologiques à leur cheminement de carrière.

À l’École de politiques publiques Max-Bell, Caroline Merner et quelques camarades de classe de son programme de maîtrise se demandent comment amener le gouvernement à mettre en œuvre des solutions d’adaptation climatique. « Ces solutions pourraient comprendre des projets d’infrastructure naturelle, par exemple pour protéger des milieux humides, ou encore, exploiter des infrastructures essentielles existantes », explique Caroline, lauréate d’une bourse McCall MacBain et cofondatrice de l’organisme à but non lucratif Youth4Nature.

Dans les laboratoires de politiques, les étudiants forment de petites équipes qui sont par la suite jumelées à des organisations privées, publiques ou à but non lucratif; l’objectif est de résoudre un enjeu de politique réel. L’équipe de Caroline Merner est parrainée par une compagnie d’assurance. L’étudiante explique que les coéquipiers entrent en contact avec des parties prenantes au Canada et à l’étranger pour connaître les pratiques exemplaires et produire un rapport d’ici l’été 2022.

Caroline Merner

Caroline Merner

Les inondations dévastatrices de l’automne dernier en Colombie-Britannique feront partie de leur analyse. Elles ont endommagé les autoroutes, privé ses parents d’électricité et touché des localités où vivent certains de ses amis. « Quand les conséquences des changements climatiques affectent nos proches, on réalise qu’il ne s’agit pas d’un problème à venir, mais bien d’une réalité qui est là maintenant, à nos portes. »

Le Défi étudiant du Bicentenaire sur le développement durable, impact200, a permis à des équipes de présenter des projets axés sur un ou plusieurs des 17 objectifs de développement durable de l’ONU, notamment l’accès à l’eau salubre et à l’assainissement. L’équipe MiniWaste, composée de deux doctorantes en chimie et d’un diplômé en génie chimique, a remporté la compétition grâce à un projet intitulé FoodMap, dont le but est de réduire les déchets alimentaires et de favoriser la sécurité alimentaire.

À la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, la durabilité est à l’avant-plan dans tous les programmes et dans de nombreuses activités d’apprentissage par l’expérience. Grâce au soutien des donateurs, tous les étudiants au premier cycle de la Faculté ont la chance de faire un stage dans le cadre du programme de stages Alton et Dianne McEwen et famille.

Pour son stage d’été 2021, Kayla Dowd, étudiante en génie des bioressources, a travaillé aux Jardins écologiques MSEG du campus Macdonald, initiative gérée par les étudiants grâce à laquelle des stagiaires et des gérants cultivent des dizaines de variétés de légumes sans pesticides ni herbicides. Ils fournissent des paniers hebdomadaires aux personnes qui s’abonnent à leur programme d’agriculture communautaire et vendent aussi des produits dans les marchés locaux. « Le MSEG m’a permis de mettre en pratique une grande partie de ce que j’ai appris pendant mes études et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne peut-être pas », fait observer Kayla.

Kayla Dowd holding a bunch of carrots

Kayla Dowd

Aux jardins MSEG, on fait vraiment le tour de la question : planification budgétaire, marketing, plantation, entretien et récolte.

Originaire de la Colombie-Britannique, Kayla a reçu une aide financière du Fonds de stages Ernie-Black, laquelle lui a permis de payer ses frais de subsistance à Montréal pendant son stage d’été.

Les heures étaient longues, mais « c’était à l’extérieur, amusant et toujours différent. Il a fallu résoudre beaucoup de problèmes et travailler de manière autonome aussi. Je ne pense pas que ce niveau de pouvoir décisionnel, dès le départ, soit possible dans d’autres fermes », estime-t-elle.

« C’est le travail le plus formateur que j’ai eu, parce que c’est de l’expérience agricole pratique et qu’on se retrouve rapidement avec beaucoup de responsabilités. »

La culture maraîchère est très durable, principalement en raison de la diversité des cultures et de l’importance accordée à la santé des sols, souligne-t-elle. « Nous avons environ 50 cultures par année. Cette année, nous cultivons environ 113 variétés. Nous pouvons ainsi enrichir la structure du sol et les nutriments au lieu de les épuiser, et favoriser la diversité des organismes vivants dans nos champs. »

Le Bureau des stages a reçu un bon coup de pouce en 2021 sous la forme d’un généreux don du diplômé Alton McEwen, B. Sc. (Agr.), 1966. Le programme de stages a vu le jour en 2009 grâce à une importante contribution de Marc Bieler, Dip. Agr. 1958, B.A. 1964, et de son épouse Marie, B. Sc. (Agr.) 1980.