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Je Donne

Aux enseignantes et enseignants, avec amour

Mary Marsh, ancienne enseignante à l’école primaire, laisse un legs historique aux étudiantes et étudiants en enseignement après avoir donné toute sa vie

Marsh Marsh speaking to a beneficiary at a scholarship reception.

Les étudiantes et étudiants en enseignement de McGill ne savent peut-être pas encore qu’ils sont sur le point de recevoir un soutien énorme d’une âme charitable.

Feu Mary Marsh, Dip. Éd. (1942), enseignante de première année du primaire à l’école Rosedale de Montréal pendant la majeure partie de sa carrière, a laissé dans son testament plus de 4,8 millions de dollars pour soutenir les étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation sous forme de bourses d’étude et de recherche — un investissement qui ne pouvait pas arriver à un meilleur moment pour une profession profondément touchée par la pandémie.

« Elle m’a dit plus d’une fois que son plus grand plaisir dans la vie était de donner », a raconté Rob Groulx, le petit-neveu de Mary Marsh, ajoutant que sa grand-tante consacrait une grande partie de sa générosité aux futures générations d’enseignants. « Ainsi était-elle. »

Mme Marsh, affectueusement appelée Marie par ses amis et les membres de sa famille, a créé trois bourses d’études et de recherche pour la Faculté des sciences de l’éducation de McGill en 2009, les Walter A. and K. Mary Marsh Bursaries, Scholarships and Fellowships. À l’époque, son don de 337 000 $ en l’honneur de son défunt mari était l’un des plus importants de l’histoire de la Faculté.

Rob Groulx explique qu’il a appelé McGill pour lui annoncer l’heureux legs de plusieurs millions de dollars de sa grand-tante le 5 octobre, découvrant plus tard que cette date correspondait à la Journée internationale des enseignants. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait planifié l’annonce, le petit-neveu a répondu : « Non, mais j’en connais une qui avait prévu le coup — tante Marie ».

La plus grande partie du legs de Mary Marsh sera divisée en parts égales entre les trois bourses existantes, ce qui entraînera une augmentation exponentielle du montant de financement basé sur les besoins et le mérite offert aux futurs enseignants formés à McGill. Selon Rob Groulx, qui est l’un des liquidateurs de la succession, cela signifie que, chaque année, beaucoup plus de personnes du premier cycle et des cycles supérieurs recevront un soutien financier et que les montants accordés seront beaucoup plus importants — dans certains cas, l’aide sera cinq fois plus importante. 

L’autre partie du legs de Mary Marsh a servi à la création d’une nouvelle série de bourses — nommée en l’honneur de ses beaux-parents, Muriel H. et Harold A. Marsh — et au financement des étudiants et étudiantes qui travaillent sur des projets d’éducation inclusive.

« Un don d’une telle ampleur a très rarement été fait pour la formation en enseignement », a déclaré Dilson Rassier, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation. « En tout et pour tout, ces bourses permettront vraiment d’améliorer l’accès au programme et de favoriser l’excellence en enseignement pour les années à venir. Je remercie grandement Mary Marsh et sa famille pour leur engagement extraordinaire envers les étudiantes et étudiants en enseignement de McGill. »

Mary Marsh, Dilson Rassier et plusieurs autres au déjeuner Leacock de McGill en 2013

Amoureuse des livres, joueuse de bridge et amatrice de piano, Marsh aimait aussi rire au déjeuner Leacock de McGill, auquel elle assistait chaque année. On la voit ici (au premier rang, en vert) au déjeuner de 2013.

Un lien d’attachement avec les étudiantes et étudiants

Au total, Mary Marsh a donné plus de 5,1 millions de dollars à la Faculté des sciences de l’éducation. Ses amis et sa famille sont catégoriques — elle n’a jamais voulu d’éloges ni d’attention pour sa philanthropie, mais elle adorait interagir avec les lauréats et lauréates à l’occasion des réceptions annuelles de remise de bourses de la Faculté des sciences de l’éducation.

« C’était une de ses activités annuelles préférées : rencontrer les étudiants et leur parler. Elle a toujours été très impressionnée par la compétence des étudiantes et étudiants en sciences de l’éducation à McGill », affirme Nancy Ingram, l’une des proches amies de Mary Marsh.

M. Groulx explique que sa grand-tante a conservé toutes les lettres de remerciement qu’elle a reçues des lauréats et lauréates depuis 2009. Elle était également reconnue pour garder contact avec ces derniers et se réjouissait d’avoir de leurs nouvelles lorsqu’ils avaient terminé leurs études et qu’ils commençaient leur carrière.

Jade Cera Guy a reçu du financement des bourses d’études Walter A. et K. Mary Marsh tout au long de ses études au baccalauréat en enseignement. Elle se souvient d’avoir eu l’occasion de discuter avec Mme Marsh à plus d’une de ces réceptions.

« Elle avait ce naturel joyeux, elle était vraiment heureuse d’être là. Je me rappelle d’avoir été étonnée du grand nombre de lauréats présents à la réception et aussi impressionnée de sa grande générosité », a raconté Jade Cera Guy, qui est maintenant enseignante pour la Commission scolaire Riverside sur la Rive-Sud de Montréal.

Lors de ces événements, Mme Marsh échangeait sur ses propres expériences et racontait des histoires à propos de ses années en enseignement — des conversations qui ont marqué Jade Cera Guy, alors qu’elle se retrouvait à un carrefour par rapport à son avenir.

« Ses propos sur la manière dont les besoins des élèves ont évolué au fil de sa carrière ont motivé en partie ma décision de faire une maîtrise en psychologie de l’éducation. Je voulais bien me préparer à affronter les réalités actuelles », explique Jade Cera Guy, qui a obtenu sa maîtrise à McGill en 2016.

Elle souligne que les bourses comme celle qu’elle a reçue permettent de valider les choix que nous  faisons et « encouragent à poursuivre nos études, nous aident à nous développer comme étudiants et, plus tard, comme professionnels ». Elle ajoute aussi qu’il est très spécial de recevoir de l’aide d’une autre personne en enseignement.

« Je pense qu’outre leur aspect pratique, de telles bourses d’études et de recherche reflètent l’état d’esprit que beaucoup d’enseignants ont au quotidien, dit-elle. La poursuite du bien-être d’autrui transforme cette profession en vocation, et je pense que c’était le cas pour Mme Marsh ».

Mary Marsh avec Jade Cera Guy et d'autres personnes lauréates en 2012.

Mary Marsh en compagnie de Jade Cera Guy (rangée arrière, deuxième à partir de la gauche) et d’autres personnes lauréates lors de la réception des bourses de 2012.

Enseignante, amie, philanthrope

« Elle ne supportait pas les âneries », raconte Nancy Ingram en riant après s’être fait demander quel genre d’enseignante était Mary Marsh. 

Jim Wyant était un élève de Mary Marsh à l’école Rosedale au début des années 1950, et il s’en souvient très bien.

« Si un enfant se comportait mal, son regard réprobateur le remettait rapidement à l’ordre », explique l’ancien élève. Mais cela arrivait rarement, car Mme Marsh avait de bonnes dispositions pour entraîner ses petits élèves sur la voie de l’apprentissage.

« Elle était particulièrement gentille avec ceux et celles confrontés à des situations difficiles, dans mon cas, j’avais une jambe dans le plâtre. Comme je ne pouvais pas sortir jouer aux récréations, elle et son amie, Miss Pollock, restaient avec moi dans la classe pour que je me sente moins seul », explique Jim Wyant, qui est devenu un bon ami de Mary Marsh des années plus tard.

« Elle était d’une générosité inimaginable », raconte Nancy Ingram, qui a toujours été étonnée de l’empressement de son amie à aider les gens dans le besoin.

Lisa Starr, professeure adjointe à la Faculté des sciences de l’éducation et directrice du Bureau des stages et des affaires étudiantes, explique que, s’appuyant sur une longue carrière en enseignement, Mme Marsh savait exactement comment rendre sa contribution à la Faculté la plus profitable.

Notamment, Mme Marsh tenait ardemment à offrir des bourses d’entrée, car « certaines personnes qui feraient des enseignants fantastiques n’ont pas toujours les moyens financiers d’aller à l’université », explique Mme Starr.

Faire avancer la profession d’enseignant

« Je crois que les personnes en enseignement ont toujours dû être ouvertes aux changements et aptes à y réagir, mais la pandémie a exacerbé la situation », déclare Andrea, l’épouse de Rob Groulx, qui est enseignante à la retraite.

Nancy Ingram, qui a également un lien étroit avec la profession en tant qu’ancienne administratrice financière dans une école secondaire, convient que les enseignantes et enseignants ont dû être des « prestidigitateurs du multitâche » cette année, et que de nombreux parents ont développé un respect nouveau pour le rôle qu’occupent ces personnes dans notre société.

Bien au fait que la pandémie a apporté son lot de défis pour les personnes en enseignement, Mme Starr croit également qu’elle a ouvert d’incroyables occasions d’innover. En encourageant les meilleurs étudiants et chercheurs à venir à McGill, elle pense que les bourses de Mme Marsh contribueront à « développer la volonté et la capacité des gens à s’atteler à la tâche pour apporter des changements ».

« Ce don nous permettra entre autres d’attirer et de récompenser les étudiantes et étudiants qui se vouent à l’excellence en enseignement, qualité qui repose aussi sur la capacité à moduler notre vision de ce que peut et doit être l’éducation, en particulier dans le climat actuel, mentionne Mme Starr. Nous avons l’énorme et incroyable potentiel de faire réellement avancer l’enseignement. »

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